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Début du contenu

Les origines de la pelouse et de son ennemi juré, le pissenlit

Une femme tond une pelouse devant une maison alors que trois enfants sont assis.
Une Montréalaise tond sa pelouse en 1943.PHOTO : BAnQ/Fonds Conrad Poirier
Publié le 12 mai 2023

La France du roi Louis XIV est à l'origine de la pelouse, semblable à des tapis verts. Les Anglais l'ont adoptée et l'ont exportée en Amérique du Nord, où elle est devenue un symbole de réussite. Le biologiste Claude Lavoie explique pourquoi on peut dire que la pelouse est réellement « une création humaine ».

La pelouse est très difficile à créer et à entretenir, en raison notamment de son « ennemi », le pissenlit : « Le pissenlit ne fait qu’une bouchée du pâturin des prés, qui est la principale graminée qui constitue la pelouse », explique Claude Lavoie.

Entre 1662 et 1687, l’architecte-paysagiste français André Le Nôtre met au point la première vraie pelouse au château de Versailles. Les Anglais l’adoptent dans leurs jardins par la suite.

Puisque son entretien est coûteux, seuls les riches aristocrates en possèdent une, que des jardiniers ou des moutons ont pour fonction de tondre. La pelouse émerge dans les banlieues avec l’invention, entre autres, de la tondeuse à cylindre en 1830, et surtout de la première tondeuse à essence en 1899.

Le golf joue un rôle important dans le développement de la pelouse impeccable. Inventé à la fin du 13e siècle par les Hollandais, ce sport est exporté en Écosse. Le premier terrain de golf est inauguré en 1754 à Saint Andrews. Dès que les outils d’entretien de la pelouse, dont la tondeuse, se perfectionnent, le nombre de terrains de golf explose.

De plus, des agronomes sont embauchés pour rendre la pelouse plus accessible au commun des mortels. « Ils vont transposer le vert de golf, ce tapis très tondu, très ras et impeccable, à la pelouse de banlieue », raconte Claude Lavoie. C’est un idéal très difficile à réaliser. […] Et c’est là que le pissenlit va venir jouer les trouble-fêtes. »

Arrivé en Amérique du Nord au 17e siècle, le pissenlit devient un ennemi de la pelouse des banlieues au tournant du 20e siècle et surtout lors de l’après-guerre. L’invention du 2,4-D en 1941, un pesticide sélectif qui s’attaque au pissenlit et à d’autres mauvaises herbes, permet à l’industrie de la pelouse « d’exploser ».

En terminant, Claude Lavoie explique comment le pissenlit a repris du galon depuis une dizaine d’années et pourquoi la culture de la pelouse s’est tant répandue en Amérique du Nord.