Les membres de la génération X sont nés à la fin des années 1960 et durant les années 1970. Coincés entre les boomers et les millénariaux, ils ont connu le chômage et les « McJob ». En 1991, l'auteur canadien Douglas Coupland leur a consacré un roman, Génération X. Le sociologue Jacques Hamel nous parle de ce livre culte et de la génération qu'il décrit.
Aujourd’hui, on constate que le titre du roman a marqué les souvenirs, plus que son contenu. Le livre raconte les péripéties de l’entrée dans la vie adulte de trois personnages principaux et leur ressentiment envers les baby-boomers.
Après le boom économique des années 1950, la précarité de l’emploi s’est installée au milieu des années 1970. « Ça vient compromettre l’insertion en emploi de la génération X », explique Jacques Hamel. Les entreprises ne voulaient plus offrir des emplois à vie aux personnes salariées.
Selon Jacques Hamel, le livre Génération X a fait davantage parler de lui auprès des lecteurs anglophones que chez les francophones, car au Québec, le film Le déclin de l’empire américain a dressé le même constat, ainsi que le livre Acceptation globale, de François Benoit et Philippe Chauveau, « une charge contre la génération des baby-boomers ».
« Pour la première fois, il y avait une génération de jeunes qui mettait en cause la génération précédente, les baby-boomers, qui avaient incarné la jeunesse. »
La notion de jeunesse a pris forme avec l’arrivée des baby-boomers dans les sociétés occidentales. Auparavant, une personne passait de l’adolescence à l’âge adulte selon quatre étapes :
- fin des études;
- insertion en emploi;
- départ du domicile familial;
- formation d’un couple suffisamment stable pour enfanter.
Au cours des années 1980, des sociologues ont constaté que les jeunes de la génération X mettaient beaucoup plus de temps à franchir ces étapes menant à l’âge adulte. Plus encore, après la publication du livre de Douglas Coupland, on a constaté que les jeunes X ne franchissaient pas ces étapes dans l’ordre. « On pouvait, par exemple, quitter le domicile familial, et y revenir à 30 ans », indique Jacques Hamel.
En terminant, le sociologue explique comment les membres de la génération X ont agi avec leurs enfants, qui font partie de la génération Z, et il analyse brièvement ce qu’il reste aujourd’hui du roman de Douglas Coupland.