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Les maisons de vétérans, la solution d’après-guerre à la crise du logement

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Les maisons de vétérans, la solution d’après-guerre à la crise du logement

Les maisons de vétérans, la solution d’après-guerre à la crise du logement

Aujourd'hui l'histoire des maisons de vétérans

Trois maisons de vétérans se trouvent dans un quartier.
Des maisons de vétérans dans Cartierville, à Montréal, en 1943PHOTO : Archives Canada
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 30 mars 2023

Dans le Canada d'après-guerre, les ouvriers sont mal logés, et dans les villes, des familles nombreuses s'entassent dans des taudis. En plein baby-boom, le gouvernement fédéral agit : il fait construire en quelques années seulement des dizaines de milliers de maisons modestes et bon marché. Lucie K. Morisset, professeure au Département d'études urbaines et touristiques de l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal, met en contexte les maisons de vétérans dans leur époque.

Entre 1939 et 1945, des ouvriers s’installent dans les villes pour travailler dans les usines. On estime que de 25 à 50 % des logements dans les grands centres urbains au Canada sont insalubres; à Montréal en 1939, il manque 35 000 logements, comme le mentionne Lucie K. Morisset.

En 1941, le gouvernement fédéral fonde la société Wartime Housing, qui a pour fonction de créer et de construire des logements, en premier pour le personnel des usines de guerre qui afflue dans les villes. Ces regroupements de maisons s’inspirent du modèle des villes de compagnies, car les demeures sont construites autour des usines.

La maison de vétéran est une petite maison carrée d’un étage ou un étage et demi; elle a une superficie d'un peu plus de 90 mètres carrés (1000 pieds carrés) et offre de deux à quatre chambres. Elle possède un revêtement de planches à clins ou en bardeaux d’amiante, un toit recouvert de bardeaux d’asphalte, un petit porche et un fronton triangulaire caractéristique. La Wartime Housing les loue de 20 à 30 $ par mois.

En 1944, la société commence à construire des maisons permanentes pour les 620 000 soldats démobilisés. Elles coûtent entre 2000 et 3000 $, soit de 20 000 à 40 000 dollars constants d’aujourd’hui. De 1941 à 1947, près de 50 000 maisons de vétérans apparaissent au Canada. « L’idée de construire en série et de savoir construire avec du bois en série va devenir une expertise tout à fait canadienne, et même québécoise », soutient Lucie K. Morisset.

Au lendemain de la guerre, la société Wartime Housing continue la construction de maisons et transmet son savoir-faire aux municipalités et à une nouvelle société, la Société centrale d’hypothèque et de logement, aujourd’hui la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). En 1947, celle-ci construit des maisons pour les vétérans et, plus tard, propose des modèles de maisons dans des catalogues. « C’est ce qui va nous donner le bungalow », affirme Lucie K. Morisset.

Enfin, la titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal analyse la valeur patrimoniale des maisons de vétérans aujourd’hui.