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La fessée : hier éducative, aujourd'hui interdite

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
La fessée : hier éducative, aujourd'hui interdite

La fessée : hier éducative, aujourd'hui interdite

Aujourd'hui l'histoire de la fessée

Illustration d'une femme qui administre une fessée à un garçon, tandis qu'une fille court au loin, les bras levés.
Une mère administre une fessée à son garçon au 19e siècle.PHOTO : Getty Images / clu
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 24 mars 2023

La fessée était largement répandue dans la Rome antique, au Moyen-Âge et à la Renaissance. L'enseignante d'histoire au Collège Jean-de-Brébeuf Geneviève Pronovost explique comment on lui prêtait des vertus éducatives et disciplinaires.

La fessée est un ensemble de coups sur les fesses, « avec ou sans instrument, en guise de châtiment ». Elle est administrée par une autorité parentale, civique, scolaire ou religieuse à des enfants. « C’est vraiment le symbole de domination par excellence », affirme notre invitée. Jusqu’au 18e siècle, elle est aussi servie à des adultes.

Selon les spécialistes de la préhistoire, la fessée n’existait pas au paléolithique. Elle est arrivée au néolithique, avec la sédentarisation de l’être humain. « L’écart entre les grossesses va se rapetisser. Il va y avoir plus d’enfants par famille. Les tensions entre les enfants et les parents vont augmenter aussi », explique Geneviève Pronovost.

Le père a le « devoir » de corriger les enfants pour en faire des adultes responsables. Quant aux adultes, on les fesse afin d’éviter que ces personnes finissent par représenter « un risque pour eux-mêmes et pour la communauté ».

Le proverbe « Qui aime bien châtie bien » remonte au Moyen-Âge. Il proviendrait de l’Ancien Testament, des livres de Salomon. Au 16e et au 18e siècle, le droit de correction apparaît. « Il n’est pas rare que des pères qui négligent de corriger leurs enfants reçoivent des amendes en argent, des peines de prison », mentionne Geneviève Pronovost.

En France, les personnes en état d’autorité utilisent le martinet, un petit fouet formé de plusieurs lanières de cuir. En 1962, 200 000 familles françaises en possèdent un. Il est adopté sous Louis XIV, et son nom provient de celui du lieutenant-colonel Jean Martinet, un homme dur qui châtiait ses soldats.

Au Québec, les communautés religieuses sont responsables de l’éducation des enfants, et le martinet est connu sous le terme de « la strap ». Dans certaines communautés, des membres du personnel – les frères fesseurs – ont pour fonction de donner la fessée aux enfants.

Également au cours de cette émission, Geneviève Pronovost raconte comment la fessée a eu des vertus médicales, et elle donne des exemples de quelques pays qui l’ont interdite.