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Sarah Bernhardt, l’actrice à la « voix d’or »

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Sarah Bernhardt, l’actrice à la « voix d’or »

Sarah Bernhardt, l’actrice à la « voix d’or »

Aujourd'hui l'histoire de sarah Bernhardt

Sarah Bernhardt est assise de côté, les mains jointes.
Sarah Bernhardt en 1875PHOTO : Getty Images / Hulton Archive
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 23 mars 2023

Jean Cocteau a inventé pour elle l'expression « monstre sacré », et Victor Hugo en a fait son égérie. Originale, indépendante et extravagante, Sarah Bernhardt a été la première grande vedette internationale de la scène, comme le raconte le professeur de théâtre Jean-Marc Larrue.

La mère de Sarah Bernhardt, Judith, est une juive allemande dont la famille œuvre dans le textile. Elle quitte sa famille et sa communauté pour Paris. « Elle est très belle et c’est une charmeuse », affirme Jean-Marc Larrue. Elle rencontre, sans le marier, un homme riche, le père de Sarah, qui la reconnaît comme sa fille. « Assez rapidement, [Sarah Bernhardt] se sent aspirée par le théâtre. »

Le duc de Morny, un des protecteurs de sa mère, l’aide pour qu’elle entre au conservatoire de théâtre et à la Comédie-Française, ce qui arrive en 1862. Sarah Bernhardt en est chassée en 1866 et se met à jouer dans des théâtres de boulevard, donc privés. « C’est là que pendant 45 ans, elle va travailler son art, et développer son jeu et cette voix que Victor Hugo va appeler "la voix d’or", explique Jean-Marc Larrue. Elle a énormément travaillé sa voix, comme une cantatrice le ferait, mais évidemment pour dire des textes. »

Conquérir le monde

Depuis qu’elle a 9 ans, Sarah Bernhardt souhaite conquérir le monde. En plus d’être comédienne, elle est une entrepreneure. Dès qu’elle quitte la Comédie-Française, elle produit ses pièces. Afin de les rentabiliser, elle part régulièrement en tournée en France, et notamment aux États-Unis.

Sarah Bernhardt fait neuf tournées au pays de l’Oncle Sam. Elle vient aussi au Québec, huit fois à Montréal et une fois à Québec. Lors de sa première tournée en 1880, elle joue dans la pièce Frou-Frou, une histoire d’adultère, et connaît du succès. Le clergé ne voit pas d’un bon œil la présence de l’actrice française au Québec, d’autant plus qu’elle est une mère célibataire qui a des amants.

En fin de compte, l’évêque de Montréal n’interdit pas la pièce, mais conseille « aux bons catholiques » de ne pas y assister. Peu de personnes écoutent, car les salles sont pleines. « Sarah Bernhardt était populaire aussi parmi tous les membres du clergé qui étaient des amateurs de théâtre », rappelle notre invité.

En conclusion, Jean-Marc Larrue raconte comment, même malade, Sarah Bernhardt joue jusqu’à la fin de sa vie, et décrit l'influence étonnante de l'actrice sur le théâtre québécois.