Autrefois célébrée dans bien des villages, la Mi-Carême fait aujourd'hui partie du folklore, bien qu'elle soit encore soulignée à certains endroits. « C'est quelque chose d'assez mystérieux, d'assez étrange comme fête », remarque le recherchiste et historien Guillaume Hubermont.
Rappelons que le carême est une période de privations de 46 jours, qui a lieu entre le mercredi des Cendres et Pâques. Durant cette période, on ne peut pas manger de viande ni d’œufs, et il faut éviter les relations conjugales, les jeux et les relations sociales.
Instauré durant l’Antiquité, le carême a fait l’objet de règles strictes plus tard au cours du Moyen-Âge, ce qui va révolter la population paysanne.
La Mi-Carême commence le vingtième jour du carême, soit le jeudi de la troisième semaine, et s’étend jusqu’au dimanche. « Ce n’est sans doute pas anodin que ça se passe après 20 jours, parce que c’est à peu près la durée de comestibilité d’un œuf non réfrigéré », fait remarquer Guillaume Hubermont.
Cette tradition d’origine française est tombée en désuétude il y a longtemps. Les colons l’ont conservée en Nouvelle-France et en Acadie. On la retrouve ailleurs dans le monde, au Brésil et dans les Antilles françaises, selon Guillaume Hubermont.
La Mi-Carême se prépare des mois à l’avance pour préparer les costumes. « C’est une fête costumée. On passe de maison en maison. On peut faire des parallèles aujourd’hui avec ce qu’on connaît comme étant l’Halloween, explique notre invité qui y a assisté. Les participants ont comme objectif de rentrer dans les maisons du village sans se faire reconnaître. »
Guillaume Hubermont, qui a été animateur à Sept-Îles et agent culturel à Natashquan, sur la Côte-Nord, indique dans quelles villes du Québec la Mi-Carême se pratique encore. Enfin, il analyse les multiples raisons qui expliquent la quasi-disparition de cette fête carnavalesque.