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Le traitement de l’alcoolisme selon les époques

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Le traitement de l’alcoolisme selon les époques

Le traitement de l’alcoolisme selon les époques

Aujourd'hui l'histoire du traitement de l'alcoolisme

Un vieux jeton des alcooliques anonymes sur lequel on peut lire: appelle avant plutôt qu'après et pense avant de boire.
Un vieux jeton des Alcooliques anonymesPHOTO : Radio-Canada / René Saint-Louis
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 2 février 2023

Fondé en 1935 aux États-Unis, le mouvement des Alcooliques anonymes compte aujourd'hui plus de 2 millions de membres dans le monde. Amnon Suissa, professeur associé à l'École de travail social de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), explique comment le modèle s'est répandu à d'autres formes d'aide pour les dépendances.

Les mouvements de tempérance du 19e siècle apparaissent en réponse à un besoin moral. Ils sont en phase avec les mouvements religieux de l’époque, surtout aux États-Unis, et ils s’inscrivent dans le contexte de la Grande Dépression. « Auparavant, l’alcool était vu comme une bonne créature de Dieu dans l’histoire même des États-Unis, affirme Amnon Suissa. C’est plus tard qu’on a considéré cela comme une maladie. »

Le mouvement des Alcooliques anonymes est fondé par un médecin et un agent de change, qui se retrouvent démunis devant le manque de ressources pour traiter l’alcoolisme. Ce mouvement n’offre pas une thérapie, mais bien de l’entraide à ses membres.

Une perspective médicale

La déclaration officielle de l’alcoolisme comme maladie a lieu en 1956, à la suite d’une alliance entre le mouvement des Alcooliques anonymes, le milieu médical et celui de la recherche universitaire. « On se disait aussi que c’est une façon de déstigmatiser les personnes souffrantes », précise notre invité. Pourtant, le mouvement des Alcooliques anonymes ne s’intéresse pas aux causes de l’alcoolisme : « Ils font un très bon travail dans la mesure où l’objectif premier, c’est l’abstinence », explique Amnon Suissa.

Au Québec, la Révolution tranquille permet l’apparition d’une conception différente de la santé publique, grâce entre autres à des pionniers de la dépendance comme Ubald Villeneuve, le Dr André Boudreau et Dollard Cormier. « On a essayé de graduellement passer d’une version un peu religieuse à une version plus psychosociale, tout en gardant le cadre du discours que l’alcoolisme était une maladie », soutient Amnon Suissa.

Également au cours de cette émission, Amnon Suissa explique pourquoi le Québec est un fer de lance dans la lutte contre la dépendance à l’alcool et à d’autres compulsions. Il analyse l’augmentation du nombre de femmes dépendantes à l’alcool – survenue dans les années 1970 – et précise quels seront les défis de ces mouvements d’aide dans l'avenir.