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Le rapport Parent, moteur du grand virage du monde de l’éducation

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Le rapport Parent, moteur du grand virage du monde de l’éducation

Le rapport Parent, moteur du grand virage du monde de l’éducation

Aujourd'hui l'histoire du rapport Parent

Une journaliste interroge des étudiants dans une classe du  pavillon des philosophes du Collège de Saint-Laurent.
L'ouverture des cégeps à l'automne 1967 marque la fin du cours classique au Québec.PHOTO : Radio-Canada / André Le Coz
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 31 janvier 2023

À l'aube des années 1960, le Québec faisait figure de cancre en matière d'éducation. Le gouvernement de Jean Lesage a imposé un grand coup de barre avec la création de la Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec. En 1963, le rapport Parent a proposé des changements spectaculaires en éducation, comme le rapporte l'historien Jonathan Livernois.

À la fin des années 1950, 60 % des francophones n’ont qu’une septième année. Depuis son établissement, en 1875, le système d’éducation du Québec n’a pas été pas modifié : « Chaque fois, l’Église catholique va réussir à battre en brèche les réformes proposées. […] On ne veut pas que la politique se mêle d’éducation », rappelle Jonathan Livernois.

En 1960, le Parti libéral fait la promesse électorale de réformer l’éducation, et il garantit au clergé le maintien de la confessionnalité de ce système. « Paul Gérin-Lajoie présente la grande charte de l’éducation, qui est un ensemble de 10 lois qui mettent déjà de l’ordre dans le système scolaire. »

La Commission royale d'enquête sur l'enseignement dans la province de Québec est mise sur pied en 1961. Mgr Alphonse-Marie Parent, l’ancien recteur de l’Université Laval, la préside. « Ça prend un prêtre, un homme d’Église à la tête de la commission », précise Jonathan Livernois. Deux femmes font partie des huit commissaires, soit sœur Marie-Laurent de Rome, et une laïque, Jeanne Lapointe. « Elle va écrire une bonne part du rapport Parent », mentionne l’historien. Sans oublier la présence au sein de la commission du sociologue Guy Rocher et de Gérard Filion, directeur du Devoir et commissaire d’école.

« On a besoin de techniciens, on a besoin d’ingénieurs. Et c’est pour ça qu’il faut transformer le système d’éducation, sortir de la logique du collège classique. »

— Une citation de  Jonathan Livernois, historien

Les polyvalentes et les cégeps (collège d’enseignement général et professionnel) sont créés. Ceux-ci remplacent les collèges classiques. « Ce qu’on voulait faire, c’est rendre des cultivateurs, des gens relativement pauvres, heureux, pour qu’ils puissent dire à leurs amis "J’envoie mon fils au collège, ma fille au collège" », raconte Jonathan Livernois.

Également au cours de cette émission, Jonathan Livernois fait le point sur les critiques envers les cégeps et les polyvalentes. Il explique aussi pourquoi la déconfessionnalisation du système scolaire ne s’est faite que 30 ans après le dépôt du rapport Parent, et quels sont les liens entre la grève étudiante de 2012 et le rapport Parent.