Toute sa vie, Claude Lévi-Strauss a défendu la dignité de toutes les cultures et lutté contre l'idée d'un progrès social unique colonialiste. Il voyait dans l'anthropologie un instrument critique des préjugés, mais aussi un formidable moyen de mettre en œuvre un humanisme généralisé. L'anthropologue John Leavitt nous parle de ce grand intellectuel français.
Claude Lévi-Strauss naît à Bruxelles en 1908, dans une famille juive alsacienne qui déménage à Paris lorsqu’il est bébé. Il obtient une agrégation de philosophie à la Sorbonne la même année que Maurice Merleau-Ponty et Simone de Beauvoir, ses amis, et un an avant Jean-Paul Sartre.
Il délaisse la philosophie, car celle de son époque le déçoit. Il décide donc de « faire quelque chose qui a un objet : l’ethnologie ». Ainsi, en 1935, il accepte un poste de professeur de sociologue à Sao Paulo, au Brésil. Il fait quelques expéditions ethnographiques chez différents peuples autochtones, une expérience marquante.
Claude Lévi-Strauss revient en France, mais il quitte de nouveau son pays en 1941 pour la Martinique, et surtout, pour New York. C’est là qu’il rencontre Roman Jakobson. Les travaux du linguiste russe l’inspirent profondément.
Il publie son premier livre d’importance en 1949, Les structures élémentaires de la parenté. Il a appris de Roman Jakobson qu’il faut prendre les éléments d’un système linguistique en commençant par son tout et non par les parties qui le composent.
« [Claude Lévi-Strauss] s’est toujours intéressé plutôt aux systèmes et aux rapports entre les éléments. […] Il pense qu’on pourrait étendre ce genre d’approche à d’autres aspects de la vie humaine que la langue. Et il commence par les systèmes de parenté. »
En 1955 paraît Tristes tropiques, un succès populaire. « Je dirais absolument qu’il était écologiste avant l’heure, et aussi le défenseur de la diversité culturelle », affirme John Leavitt.
Le structuralisme
Claude Lévi-Strauss est surtout reconnu pour avoir conçu le structuralisme : « C’est un groupe de méthodes qui essaie de viser d’abord les systèmes […], plutôt que les éléments du système », décrit John Leavitt. Par exemple, en analysant la religion, Claude Lévi-Strauss commençait par le panthéon plutôt que par chaque dieu.
« [Claude Lévi-Strauss] voulait toujours, et c’est un de ses dadas depuis son enfance, trouver de l’ordre derrière le désordre apparent. »
En terminant, John Leavitt parle des critiques faites envers la pensée de Claude Lévi-Strauss, et il explique pourquoi sa pensée est redevenue pertinente aujourd’hui et comment les écologistes le voient comme un précurseur.