Cette pièce a marqué l'histoire du théâtre et du cinéma américain, et elle a valu à Tennessee Williams le prix Pulitzer. « Un tramway nommé désir [A Streetcar Named Desire] raconte l'histoire de deux visions du monde qui sont diamétralement opposées et qui s'affrontent », dit la professeure de littérature Catherine Arvisais-Castonguay au sujet de ce classique de la culture américaine.
Dans cette pièce, Blanche DuBois arrive chez Stella et Stanley Kowalski, sa sœur et son beau-frère qui habitent dans le quartier français de La Nouvelle-Orléans. Blanche et Stanley ont une relation courtoise au début, mais cette dernière se détériore, et le séjour de Blanche s’éternise, dans un appartement tout petit. « D’ailleurs, l’appartement est en soi un personnage. Il crée un effet de claustrophobie qui est important dans le déroulement de l’histoire », souligne Catherine Arvisais-Castonguay.
Malgré cette situation, Blanche tisse un lien avec Mitch, un des amis de Stanley. Il faut préciser que Blanche a déjà été mariée et qu’elle a surpris son époux au lit avec un autre homme. « L’homosexualité est un des thèmes forts de Tennessee Williams », dit la spécialiste.
« [Tennessee Williams] a voulu aborder des sujets assez tabous, leur donner vie par des personnages. […] L’homosexualité est abordée, mais il n’y a pas de jugement. »
À ses premières représentations, en 1948, la pièce est applaudie.
Un homme du Sud
Tennessee Williams est originaire du Mississippi. « L’action de toutes ses pièces se passe dans le Sud », affirme Catherine Arvisais-Castonguay. Tout au long de sa vie, l'auteur a une santé mentale fragile. La suite de sa carrière est plus difficile après ce succès, mais il écrit quand même La chatte sur un toit brûlant (Cat on a Hot Tin Roof), en 1955, et récolte un second prix Pulitzer.
Un film mythique
Un tramway nommé désir est adapté au cinéma en 1951, et il n’a pas été refait depuis. « Elia Kazan […] est le réalisateur, et il était le metteur en scène de la première mouture de la pièce », précise Catherine Arvisais-Castonguay.
Le film est bien reçu, mais pendant la production, Elia Kazan et Tennessee Williams doivent affronter la censure de tous les côtés, dont celle du sénateur Joseph McCarthy, du studio et de la Catholic Legion of Decency.
En terminant, Catherine Arvisais-Castonguay parle du jeu de Vivien Leigh et de Marlon Brando dans le film, puis elle explique l’importance et la pertinence de cette pièce aujourd’hui, qui est encore régulièrement présentée sur les planches.