En 1921, le cidre est tombé dans l'illégalité au Québec et y a été une cinquantaine d'années, oublié lors de la création de la Commission des liqueurs. Cela n'a pas empêché les pomiculteurs de poursuivre sa fabrication. L'historienne Catherine Ferland raconte la croissance de la production et de la vente du cidre, de la Nouvelle-France à nos jours.
Les premiers colons qui débarquent en Nouvelle-France, au 17e siècle, transportent du cidre. Pourtant, cette boisson reste pendant toute la période du régime français un alcool de substitution auquel on préfère le vin ou l’eau de vie.
Un regain de popularité durant le régime anglais
Après la Conquête, sous le régime anglais, il se boit beaucoup de cidre. Toutefois, celui-ci est importé. Il provient entre autres des colonies anglaises.
Le malheureux oubli de la Commission des liqueurs
L’équipe qui rédige la loi créant la Commission des liqueurs, l’ancêtre de la Société des alcools du Québec (SAQ), oublie de mentionner le cidre dans la liste des alcools permis. La vente du cidre n’est pas autorisée, car ce dernier n’existe pas d’un point de vue légal. Malgré l’illégalité du cidre, il demeure naturel d’acheter du cidre où l’on cueille des pommes.
La renaissance du cidre
Une renaissance du cidre suit la légalisation de sa production et de sa vente au Québec, en 1970. Il est désormais possible pour les producteurs de vendre du cidre léger et fort à l’endroit où il est fabriqué, à la condition qu’il ne soit pas consommé sur place. Dès lors, des Québécois se lancent dans la production industrielle du cidre.
Au départ, le cidre a mauvaise réputation. Souvent fait à partir de fruits qui ne sont pas arrivés à maturité, il a un goût aigrelet et donne des maux de tête. Dans les années 1980, la plantation de nouveaux pommiers, plus résistants, permet de produire de meilleurs cidres.
Le cidre de glace, un produit phare du Québec
Vers les années 1990, l’invention du cidre de glace au Québec a un effet fantastique sur la commercialisation de cet alcool. Fait à partir de pommes récoltées sous le point de congélation, ce produit du terroir s’exporte désormais en Europe et en Asie.
Référence
Bacchus en Canada; boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France (Nouvelle fenêtre), de Catherine Ferland, Les éditions du Septentrion, 2010.