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Le Brésil des années de plomb : 20 ans de dictature militaire

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Le Brésil des années de plomb : 20 ans de dictature militaire

Le Brésil des années de plomb : 20 ans de dictature militaire

Aujourd'hui l'histoire du coup d'état au Brésil en 1964

Trois soldats surveillent une rue de Sao Paulo au Brésil; un autre soldat se trouve à gauche.
Trois soldats patrouillent dans une rue de Sao Paulo au Brésil, en 1964.PHOTO : Getty Images
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 1 novembre 2022

Les citoyens du Brésil viennent d'élire Luiz Inacio Lula da Silva comme président. Cependant, les partisans de la loi et l'ordre sont nombreux, comme l'atteste le score du président sortant, Jair Bolsonaro, qui est nostalgique de la dictature. L'historien José Del Pozo raconte comment la dictature militaire a pris le pouvoir au Brésil en 1964.

Après avoir obtenu son indépendance en 1822, le Brésil est devenu une monarchie, la seule d’Amérique latine. Les militaires ont créé une république en 1889. Dès lors, les présidents du pays ont très souvent été des militaires.

Un président civil

Sans être un communiste, Joao Goulart, qui a été élu en 1961, était « un personnage complexe, mais qui commençait à prendre goût à certaines réformes sociales, notamment des réformes agraires ». Un mouvement paysan qui commençait à se former dans le nord-est du pays a effrayé certains propriétaires brésiliens. De plus, Joao Goulart a appuyé un mouvement de protestation de sous-officiers de l’armée. « Ça, c’était un péché mortel », ajoute José Del Pozo.

Un coup d’État a eu lieu le 1er avril 1964 et s'est déroulé sans grande résistance et sans effusion de sang. « La population était un peu habituée de voir les militaires diriger le pays », sans compter que la gauche a peu d’influence au Brésil, explique José Del Pozo.

Une fois au pouvoir, le gouvernement militaire s’est attaqué aux problèmes économiques du Brésil, notamment l’inflation, et avec succès, si bien que dès la fin des années 1960, on parlait du « miracle brésilien ». « Effectivement, le Brésil a connu plusieurs années de croissance assez phénoménale, avec des taux de 7, 8 ou 9 % de croissance par année », reconnaît l’historien.

« En partie, cette prospérité était due au fait que les syndicats ne pouvaient à peu près pas se manifester. […] On a fait beaucoup de croissance économique sur le dos des travailleurs qui ont vu leur pouvoir d’achat stagner ou diminuer carrément. »

— Une citation de  José Del Pozo, historien

La dictature brésilienne n’était pas totale, car le Congrès continuait d’exister. Par contre, le régime s'est durci en décembre 1968, quand une guérilla a commencé à se manifester.

Selon les statistiques officielles, 434 personnes ont été tuées durant les années de dictature et des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées et torturées.

Également au cours de cette émission, José Del Pozo fait le point sur l’instauration de la loi d’amnistie de 1979 ainsi que sur la fin de la dictature en 1985 et il dévoile une information surprenante sur un jeune travailleur qui avait 18 ans au début de la dictature, Luiz Inacio Lula da Silva.