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Le Front commun de 1972 : les espoirs et les déceptions du monde syndical

Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Le Front commun de 1972 : les espoirs et les déceptions du monde syndical

Le Front commun de 1972 : les espoirs et les déceptions du monde syndical

La grève du Front commun de 1972, avec Martin Petitclerc

Une manifestation lors du front commun des syndicats québécois de 1972
Une manifestation lors du front commun des syndicats québécois de 1972PHOTO : Archives de la CSN
Maxime Coutié anime Aujourd'hui l'histoire.
Aujourd'hui l'histoirePublié le 20 avril 2022

Le 11 avril 1972, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Corporation des enseignants du Québec (CEQ) ont déclenché une grève générale illimitée. « C'est la plus grande grève de l'histoire québécoise », affirme l'historien Martin Petitclerc au sujet de cet affrontement entre ce front commun et le gouvernement libéral de Robert Bourassa.

Durant les années 1960, le mouvement syndical a contribué à la Révolution tranquille et il s’est développé grâce à l’adoption du Code du travail. Cependant, au milieu de cette décennie, les réformes du gouvernement de Jean Lesage ont été moins fermes et le mouvement syndical s’est radicalisé.

En 1971, les centrales ont négocié un partenariat, qui est devenu le Front commun. En mars 1972, 10 000 travailleurs ont voté pour la grève.

Une revendication à 100 $

Une revendication a retenu l’attention, celle de Marcel Pepin, de la CSN, qui a milité pour que tous les employés du secteur public et parapublic obtiennent un salaire de 100 $ par semaine. Pour les syndicats, « le développement économique devait servir les besoins de la population ».

Après une grève de 24 heures le 28 mars 1972, le gouvernement Bourassa s’est tourné vers les tribunaux pour obtenir des injonctions. Le 10 et le 11 avril 1972, plus de 210 000 travailleurs ont défié ces injonctions et sont entrés en grève. Après 10 jours de grève, le gouvernement Bourassa a adopté la loi 19, qui suspendait le droit de grève, imposait des amendes et obligeait le retour au travail des employés.

Les chefs syndicaux ont capitulé quelques heures avant l’entrée en vigueur de la loi 19, mais, coup de théâtre, le 8 mai, ils ont été reconnus coupables d’outrage au tribunal et ont été condamnés à la prison, ainsi que plus d’une centaine de militants.

La grogne syndicale a repris, et une deuxième grève générale, beaucoup plus dure, s’est ainsi mise en place. « C’est aussi un mouvement de grève et un mouvement de désobéissance civile, qui n’est pas du tout contrôlé par le Front commun », précise Martin Petitclerc. Le gouvernement a alors apporté des changements dans son équipe, et les syndiqués ont obtenu leur salaire de 100 $ par semaine.

Également au cours de cette émission, Martin Petitclerc explique en quoi cette période a été un échec pour le mouvement syndical et pourquoi les fronts communs n’ont pas eu le même pouvoir de négociation depuis.