Le quartier chinois de Vancouver est le plus grand au Canada et l'un des plus vieux en Amérique du Nord. Maurice Guibord, historien et président de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique, retrace la fondation de ce quartier.
Les premiers Chinois, surtout originaires de la province du Guangdong, dans le sud-est de la Chine, sont arrivés en Amérique pour s’enrichir lors de la première ruée vers l’or, en 1858. Plus tard, ils sont venus pour la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique.
En 1885, le Parlement canadien a adopté la Loi de l’immigration chinoise, qui imposait une taxe de 50 $ à chaque immigrant. Elle a été ajustée à 100 $ en 1900, puis à 500 $ en 1903. « Les hommes chinois ont continué à arriver, rappelle Maurice Guibord. On a commencé à voir arriver quelques femmes. »
Le quartier chinois a pris naissance dans les années 1880, à deux pas du centre-ville de Vancouver. Même si des architectes blancs ont construit ses édifices, ils adoptent un style apparent du Guangdong, une région où la mousson survient fréquemment. De plus, les pluies sont fréquentes sur la côte ouest-canadienne.
« Les hommes y vivaient en particulier l’hiver, où il faisait trop froid pour travailler dans des champs aurifères. »
Victimes de discrimination, les Chinois pouvaient au moins se retrouver dans ce quartier, où ils vivaient entassés dans de très petites chambres. La grande partie de leur vie sociale se déroulait dans les 16 immeubles les plus importants du quartier, des associations d’entraide pour les Chinois. « Ils n’avaient rien d’autre à faire. Ils ne pouvaient pas sortir du chinatown et c’était entre hommes qu’ils se rassemblaient », affirme Maurice Guibord.
Au cours de cet entretien, Maurice Guibord explique comment le quartier chinois a décliné vers les années 1970, pourquoi les Chinois issus de la deuxième vague d’immigration ne s’y sont pas installés et comment il se transforme aujourd’hui, au grand désaccord des organismes caritatifs chinois.