En 1969, Pierre Elliott Trudeau a fait de Jean Chrétien son homme de confiance pour établir de nouvelles relations avec les Autochtones et faire d'eux des citoyens à part entière. Intitulé La politique indienne du gouvernement du Canada, 1969, ce rapport se voulait un geste d'ouverture visant à enrayer la discrimination, mais a plutôt été perçu comme une tentative d'assimilation. Médérik Sioui, historien spécialiste des Premières Nations, explique comment les Autochtones se sont mobilisés par la suite.
En 1968, Pierre Elliott Trudeau a été élu avec une forte majorité, entre autres afin qu’il s’oppose aux demandes du Québec, le Canada français. Selon Médérik Sioui, le gouvernement Trudeau voulait éliminer le statut particulier des Premières Nations.
La commission Hawthorn-Tremblay avait eu lieu quelques années auparavant, et le Livre blanc de 1969 était la contribution du gouvernement pour améliorer la situation économique et sociale des Autochtones.
« À la grande stupéfaction des Premières Nations, dans le Livre blanc, le projet [vise à] éliminer complètement toute trace des Premières Nations au niveau politique, juridique, des traités territorialement aussi. »
Un vaste mouvement de contestation s’est alors mis en place. Le chef cri Harold Cardinal a fait revivre l’Indian Association of Alberta, et la Fraternité des Indiens du Canada a repris du service également.
« D’un océan à l’autre, les Premières Nations vont, pour une des rares fois peut-être dans l’histoire récente, être unanimement contre le Livre blanc. »
En 1970, le gouvernement Trudeau n’a pas eu le choix d’abandonner ces recommandations. L’activisme autochtone s'est poursuivi durant les années 1970 et 1980, jusqu’à l’inclusion de l’article 35 dans la Constitution canadienne, qui reconnaît les droits ancestraux et issus de traités.
Aujourd’hui, la Loi sur les Indiens existe encore, mais pour Médérik Sioui, bien des améliorations ont été apportées pour les Autochtones.