À l'approche du 31 décembre 1999, les autorités nous ont mis en garde contre le risque d'une grande débâcle informatique. Hormis quelques incidents mineurs, la catastrophe tant redoutée n'a jamais eu lieu. La chroniqueuse techno Nadia Seraiocco a bien connu les inquiétudes liées au bogue de l'an 2000.
Les origines du bogue de l’an 2000 sont lointaines, car elles sont liées à la fondation d’IBM, en 1911. Dans les années 1930, le gouvernement américain a attribué la gestion de ses systèmes informatiques à cette compagnie.
Dans les années 1970, les cartes perforées des logiciels contenaient peu de place pour l’information; par souci d’économie, seuls les deux derniers numéros de l’année y étaient inscrits. Cette pratique a persisté, car le coût de l’octet informatique était coûteux. La question de l’an 2000 n’est apparue qu’au début des années 1990.
Le gouvernement américain de Bill Clinton a marqué le coup en instituant une loi pour régler le bogue en 1998. Après cette initiative, plusieurs pays ont mis sur pied leur poste de commandement. « Même les Nations unies s’en sont mêlées et ont aidé à distribuer des fonds aux pays en développement, précise Nadia Seraiocco. Il y avait quand même de réels problèmes dans les banques qui calculent les taux d’intérêt quotidiennement », déclare-t-elle. Les centrales électriques, les infrastructures de transport et les centrales nucléaires suscitaient également l’inquiétude.
« Ce n’était pas vraiment un bogue auquel on faisait face. C’était une obsolescence des systèmes. »
Le coût de ces opérations s’est élevé à plus de 100 milliards de dollars aux États-Unis seulement. Certaines firmes informatiques ont connu une appréciable fin de siècle. En Europe, le passage à l’euro a engendré des coûts supplémentaires. Par contre, la crainte d’une récession mondiale ne s’est pas concrétisée.
En terminant, Nadia Seraiocco détaille les quelques failles informatiques mineures qui se sont déroulées le 1er janvier 2000 à minuit une.