Au milieu des années 1970, sous l'impulsion du général Augusto Pinochet, le Chili, l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, la Bolivie et le Paraguay ont scellé une alliance de la terreur afin d'éliminer les opposants politiques et d'empêcher qu'ils trouvent refuge chez leurs voisins. L'historien José del Pozo, qui a fui le Chili en 1974, rappelle les sombres dessous de l'opération Condor.
« C’était une époque […] marquée par une série de coups d’État qui ont installé des dictatures très répressives dans la plupart des pays d’Amérique latine, explique José del Pozo. La révolution cubaine était le fantôme qui parcourait l’Amérique. » Les syndicalistes, les intellectuels et les militants de gauche sont devenus suspects. Ils ont été arrêtés, interrogés, torturés et parfois éliminés.
Manuel Contreras, chef de le Direction d’intelligence nationale (DINA) du Chili, a mis en place cette opération de concert avec les chefs des forces armées de la Bolivie, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay.
Un système informatisé de fichiers et un système de télécommunication ont été établis entre ces forces de police. De plus, la Central Intelligence Agency (CIA) américaine a offert son expertise technique à l’opération Condor.
« C’est grâce aux techniciens américains qui ont été dépêchés pour aider dans la formation de ces systèmes d’information que les fameux fichiers ont été organisés. »
La traque s’est même parfois déroulée à l’extérieur de l’Amérique latine. Le cas le plus célèbre est l’assassinat de l’ancien ministre des Relations extérieures du président chilien Salvador Allende, Orlando Letelier, à Washington le 21 septembre 1976.
En terminant, José del Pozo explique comment l’opération Condor s’est étiolée graduellement à partir de 1980 et quel est plus précisément le rôle des États-Unis dans cette traque.