En comparaison avec la France, la production de fromages au Québec est partie de loin. Pourtant, dès le début de la colonie, on fabriquait du fromage en Nouvelle-France, d'abord de façon artisanale, puis de façon industrielle. L'historienne Catherine Ferland retrace les débuts de la production fromagère d'ici.
L’île d’Orléans est le principal lieu de production de fromages en Nouvelle-France. Les recettes, très simples et sans affinage complexe, donnent surtout des fromages à croûte fleurie, comme du camembert et du brie. Ces produits au lait cru sont surtout consommés dans la région de Québec.
« Tous les noyaux urbains ou proto-urbains de la Nouvelle-France vont avoir des productions de fromages comme ça. »
À l’instauration du Régime anglais, on se met à fabriquer du cheddar, même s’il est déjà importé en Nouvelle-France. En 1820-1830, la majorité des fromages proviennent des États-Unis. Cependant, au début du 19e siècle, une crise agricole force le Québec à miser sur une production fromagère locale.
« On va se mettre à exporter largement la production québécoise en Angleterre. »
Des écoles laitières sont créées, dont celle de Saint-Hyacinthe vers 1890. La pasteurisation s’impose dans les fromageries. Des entreprises, dont celle de la famille Perron, ouvrent leurs portes.
En 1893, le fromage Oka est un succès instantané et diversifie l’offre de fromages au Québec. Avec les guerres mondiales, des gens de l'Europe viennent s'établir au pays. L’édam, la mozzarella, la féta, la ricotta et les pâtes persillées amènent de la variété dans l’assiette québécoise.
Enfin, Catherine Ferland parle d'Expo 67 comme étant un jalon pour la gastronomie et la production fromagère, et précise que plus de 600 fromages différents sont fabriqués aujourd'hui au Québec.