Le 4 juin 1995, des milliers de femmes se sont réunies devant l'Assemblée nationale pour souligner la fin d'une grande marche de 10 jours. En se ralliant ainsi pour dénoncer la pauvreté, elles donnaient un nouvel élan aux luttes féministes après des années de coups durs. L'ex-politicienne Françoise David, instigatrice de la marche, explique à Jacques Beauchamp pourquoi il s'agit d'un point fort de sa carrière.
En 1994, le mouvement des femmes traverse une période que Françoise David qualifie de dépressive. La récession plombe et le travail des féministes est ridiculisé.
Formule gagnante
Françoise David, alors vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec, cherche une idée pour unir les femmes. Un reportage télévisé sur une marche organisée par Martin Luther King, dans les années 1960, l’inspire.
Elle propose à son organisme un parcours de 200 km, à raison de 20 km par jour, entre Montréal et Québec.
La marche, qui prend une année à organiser, se met en branle le 26 mai 1995.
« On s’est dit : "Nous aussi, nous voulons du pain et des roses." […] Du pain, parce qu’on vivait une période de pauvreté intense – il fallait donc des revendications pour avancer dans la lutte contre la pauvreté – [et] des roses pour toute la reconnaissance du travail des femmes. »
Un grand moment
Faute de moyens, des demandes d’inscriptions sont refusées. Des pionnières du mouvement féministe, comme Léa Roback, se joignent au groupe.
Selon Françoise David, l’ambiance est à la fête. C’est pendant la marche qu’elle rencontre sa future collègue Manon Massé.
L’ancienne députée croit que l’initiative a permis de réaliser des gains appréciables, comme la plus haute hausse du salaire minimum depuis l’implantation de cette mesure au Québec.
Au cours de cette émission, Françoise David explique pourquoi l’approche du deuxième référendum sur la souveraineté du Québec a créé les conditions idéales pour la marche Du pain et des roses.