Le conflit du Manoir Richelieu : les souvenirs de Gérald Larose
Publié le 23 février 2021
Lorsqu'une entreprise est vendue, l'acheteur est-il tenu de respecter la convention collective des employés? Gérald Larose, ex-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), nous plonge dans un âpre, mais décisif conflit de travail survenu en 1986, durant une période déjà éprouvante pour les relations de travail au Québec. Au micro de Jacques Beauchamp, il raconte la mort dramatique d'un manifestant, des actes de vandalisme, ainsi que les jeux de coulisses qui visaient à discréditer les travailleurs.
En 1985, le gouvernement du Québec opte pour la privatisation du Manoir Richelieu, un hôtel de La Malbaie racheté en raison de son importance pour l’emploi.
Ses parts sont vendues à l’homme d’affaires Raymond Malenfant, qui refuse de reconnaître le syndicat représentant les quelque 300 personnes, majoritairement féminines, à l’emploi de l’établissement.
D’attaques en ripostes
Gérald Larose décrit M. Malenfant comme un homme peu intéressé par les négociations syndicales et enclin à provoquer les grévistes.
« Un peu comme dans un film western, il y a des bons et il y a des méchants, sauf que c’était un western un peu à l’envers : le méchant est celui qui défend 300 femmes […] et le bon, c’est l’étranger qui n’a jamais mis les pieds dans Charlevoix. »
Tournure macabre
En octobre 1986, un manifestant est tué lors d’une opération policière. Selon Gérald Larose, la police a tenté de dissimuler une bavure, et c’est pour cela qu’il s’est montré publiquement accusateur envers la Sûreté du Québec.
En mai 1987, une bombe explose dans un motel, mais on apprend que les coupables ne sont pas ceux que l’on pense.
Au cours de cette émission, Gérald Larose explique pourquoi la Cour suprême du Canada a donné raison à Raymond Malenfant dans ce conflit.