Une histoire rocambolesque. En février et mars 1993, les membres de la secte des davidiens résistaient à l'encerclement des troupes du FBI pendant 51 jours en se cloîtrant dans leur résidence près de Waco, au Texas. Lourdement armés, les fidèles de David Koresh ont péri en grand nombre dans l'incendie ayant mis fin à ce siège. Explications de Karine Prémont, professeure à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke.
Groupe religieux issu de l’Église adventiste du septième jour, les davidiens de Waco se retrouvent dans cette situation extrême après quatre ans de règne de David Koresh, de son vrai nom Vernon Howell. Convaincu d’être « l’instrument de Dieu », le charismatique leader aurait commis, dans cette maison, des abus sexuels sur de très jeunes filles. C’est l’une des raisons qui mène le FBI à y faire une perquisition le 28 février 1993. Or, les équipes dépêchées sur les lieux sont surprises d’y trouver des gens lourdement armés, qui répliquent rapidement par des tirs. La fusillade est l’élément déclencheur d’une saga de 51 jours.
La vie tourmentée de David Koresh
Né au Texas d’une mère célibataire qui vient d’avoir 14 ans, Vernon Howell a une enfance difficile. Élevé par sa grand-mère, il affirme être intimidé et maltraité, et être victime d’abus sexuel par des camarades de classe. Après avoir tenté en vain de percer à Hollywood en tant que musicien, puis avoir échoué à fonder une maison de disques, il se tourne vers la religion, d’abord au sein de l’Église adventiste, puis chez les davidiens.
Ses premières tentatives de diriger le groupe sont houleuses. Il entre rapidement en conflit avec George Roden, le fils de la dirigeante Lois Roden. Expulsé, puis réadmis en sauveur quelques années plus tard sous son nouveau nom de David Koresh, il entreprend un règne qui finira mal.
Un imprévisible entêtement
Lors du siège de 1993, le FBI se montre incapable de négocier avec Koresh, qui se prend pour Dieu et qui dit ne pas reconnaître la légitimité du système politique américain et de ses institutions.
« Je ne laisserai personne pointer une arme sur ma famille et sur ma communauté. Que cela soit clair. »
Le 19 avril, des gaz lacrymogènes sont lancés à l’intérieur des bâtiments de Waco. S’ensuivent une fusillade, puis des incendies. De nombreux fidèles de David Koresh périssent, ainsi que lui-même. C’est la fin du siège de Waco.