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Le siège de Sarajevo : trois ans de bombardements

En 1992, le violoncelliste Vedran Smailovic joue une pièce de Strauss dans les décombres de la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine.
En 1992, le violoncelliste Vedran Smailovic joue une pièce de Strauss dans les décombres de la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine.PHOTO : Getty Images / AFP / Michael Evstafiev
Publié le 20 avril 2017

Entre avril 1992 et octobre 1995, l'armée serbe a pilonné jour après jour la capitale de la Bosnie-Herzégovine pour s'opposer à l'éclatement de la Yougoslavie. Près de 12 000 résidents de la ville ont alors perdu la vie. Philippe Leroux-Martin, de l'Institut des États-Unis pour la paix, raconte à Jacques Beauchamp le long siège de Sarajevo, qui s'est terminé avec l'intervention des États-Unis.

La désintégration de la Yougoslavie
En 1989, le président de Serbie Slobodan Milosevic rompt avec l’unité entre les peuples maintenue en Yougoslavie. Il décide de suspendre le statut spécial des régions du Kosovo et de la Voïvodine afin de pouvoir retravailler l’architecture constitutionnelle du pays. En 1991, les Républiques yougoslaves de la Slovénie et de la Croatie refusent d’évoluer au sein d’un arrangement dominé par les Serbes et déclarent leur indépendance.

La guerre se propage sur le territoire yougoslave à partir de mars 1991, en Slovénie, en Croatie et dans certaines régions de Bosnie-Herzégovine. Le 6 avril 1992, le jour même où l’Union européenne reconnaît l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, commence le siège de Sarajevo. Les habitants de la ville, où cohabitaient harmonieusement différents groupes ethniques et religieux, se retrouvent encerclés par l’armée serbe.

Résister à la guerre avec la culture
En plus d’être victimes des bombardements, les résidents de Sarajevo s’exposent aux attaques des tireurs d’élite de l’armée serbe. La population de la ville, passée de 650 000 à 300 000 habitants, décide de résister au siège en maintenant des activités culturelles, notamment un festival de cinéma.

Les accords de Dayton mettent fin au conflit
L’Europe et le monde assistent les bras croisés aux horreurs de la guerre en ex-Yougoslavie, avant de se décider à intervenir en 1995. Les États-Unis, qui avaient jusqu’alors laissé à l’Europe le soin de gérer la crise yougoslave, chapeautent les accords de paix de Dayton pour mettre fin aux hostilités entre les groupes ethniques.

« La guerre en Yougoslavie et le siège de Sarajevo ont démontré l’incapacité d’une politique étrangère commune de l’Union européenne à mettre fin à un conflit violent qui était à sa porte. »

— Une citation de  Philippe Leroux-Martin, de l'Institut des États-Unis pour la paix

Signés par les belligérants en décembre 1995, les accords de Dayton confirment l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine et mettent en place un nouveau partage du pouvoir politique. Avec ces accords, le siège de Sarajevo prend fin. Mais les habitants de la ville en conservent des blessures, des traumatismes psychiques et une grande tristesse d’avoir vu disparaître la Yougoslavie qu’ils ont connue avant la guerre.

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