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Le journal de Marta Hillers, l’une des Berlinoises violées par des soldats soviétiques

Une édition récente du livre de Marta Hillers et la metteure en scène Brigitte Haentjens
Une édition récente du livre de Marta Hillers et la metteure en scène Brigitte HaentjensPHOTO : Radio-Canada / Pascal Michaud / Folio
Publié le 31 mars 2017

La journaliste Marta Hillers compte parmi les 2 millions d'Allemandes qui ont été violées par des soldats de l'armée soviétique en 1945. Dans son journal, publié en 1954 sous le titre d'Une femme à Berlin, elle fait le récit de ces viols à répétition. La metteuse en scène Brigitte Haentjens, qui a adapté ce journal au théâtre, raconte l'histoire bouleversante transmise par Marta Hillers.

Cultivée et brillante, Marta Hillers a une trentaine d’années à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle commence à écrire son journal dans une cave après avoir survécu aux bombardements de Berlin par les Alliés. Elle y explique comment, après la chute de Berlin, l’armée soviétique incite ses soldats à utiliser le viol comme arme de guerre, pour écraser l’ennemi.

Le viol au quotidien
Marta Hillers raconte que partout où ils voient des femmes, les soldats soviétiques s’en emparent. Il y a des entrées brutales dans les appartements. Ils veulent ainsi se venger contre les Allemands, qui ont été très durs en Russie. Devant cette violence, Hillers signale la solidarité entre ces survivantes. Elles cachent notamment de très jeunes filles afin d’empêcher qu’elles deviennent des proies.

Marta Hillers se fait violer une dizaine de fois de façon sauvage avant de prendre un protecteur. Elle choisit le viol domestique par un officier ukrainien en se disant qu’il la protégera de viols plus violents par d’autres soldats. Ce protecteur, comme les trois qui suivront, apportera de la nourriture et de la vodka à la jeune femme.

La négation d’un traumatisme
L’horreur pour les Allemandes se termine avec l’armistice, lorsque Berlin est partagé entre les Français, les Russes, les Britanniques et les Américains. Par la suite, les femmes violées sont confinées au silence. Leur réalité ne veut pas être entendue par leurs maris, déjà humiliés par la défaite allemande.

Marta Hillers publie d’abord aux États-Unis son journal écrit entre le 20 avril et le 22 juin 1945. Lors de sa sortie en Allemagne, en 1959, il est qualifié de tissu de mensonges. Au début du 21e siècle, il reçoit toutefois un meilleur accueil. Il y a alors une meilleure capacité à accepter l’horreur.

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