La Première Guerre mondiale a eu une influence énorme sur plusieurs aspects de la société moderne. Les soldats canadiens, au front, se retrouvaient à fréquenter des francophones de partout. L'importante correspondance rédigée par les soldats partis au front à leur famille, est une source de renseignements sur leur expérience... mais aussi sur leur langue au quotidien. L'animatrice Gabrielle Sabourin de l'émission À échelle humaine en discute avec France Martineau, professeure émérite à l'Université d'Ottawa, dans le cadre de la chronique linguistique.
France Martineau se penche sur les milliers de lettres qu’ont écrits les soldats canadiens à leurs familles pendant la guerre. Selon elle, les tranchées représentaient un microcosme de la société, avec des gens issus de toutes les classes sociales. Elle relate entre autres l’histoire d’un soldat acadien qui s’est senti plus chez lui à Paris que n’importe où ailleurs, malgré la différence d’accents auquel on pourrait s’attendre. Parmi les mots qui ont leur origine dans le vocabulaire des soldats, on compte entre autres l’expression « avoir le cafard », « pinard » (pour parler de vin) et « zigouiller ».
« C’est un moment important, ces quatre années-là, pour l’innovation linguistique. Les soldats essayent de nommer ce qu’ils vivent, durant un conflit qui est, du point de vue humain, incroyable, donc ils essayent d’atténuer le conflit de cette façon-là. »