Le couvre-feu est une mesure exceptionnelle, qui a été utilisé principalement dans des contextes de guerre ou de crise majeur afin de protéger les citoyens. Toutefois, plusieurs villes, dont Sherbrooke, ont adopté dans le passé un couvre-feu pour maintenir les bonnes moeurs.
Au début du XXe siècle, le couvre-feu servait d'allié aux parents pour contrôler la jeunesse.
Les villes vont légiférer pour aider les parents à ce que le couvre-feu soit respecté. Donc, on va mettre des couvre-feux légaux pour normer les soirées des plus jeunes
, indique Karine Savary, conservatrice au Musée d’histoire de Sherbrooke.
Dès les années 1920, plusieurs municipalités ont d'ailleurs adopté une telle mesure.
Plusieurs groupes à Sherbrooke vont demander d’instaurer le couvre-feu. Autant la chambre de commerce, les syndicats catholiques, les regroupements citoyens, la Société Saint-Jean-Baptiste, les Filles d’Isabelle, tous vont cogner à la porte du conseil municipal et c’est vraiment dans le but de prévenir physiquement et moralement sic]. Donc, autant les accidents que les débordements, et on vient même dire [que c'est] pour prévenir la négligence des parents qui ne sont pas capables de faire rentrer leurs enfants à la maison à des heures raisonnables
, explique-t-elle.
Les contrevenants pouvaient s’exposer à de graves conséquences.
Lors de la première offense, le policier reconduisait l’enfant à la maison et avait une petite discussion avec ses parents. Lors de la deuxième, c’était un avertissement plus formel, ça devenait un peu plus sérieux. À la troisième, l’enfant devait payer une amende de ses poches, et il y avait une possibilité de détention allant jusqu’à deux jours. Si l’enfant ne respectait pas ses conditions, c’était au tour du parent d’aller en détention et de payer une amende
, souligne-t-elle.
À l'instar de nombreux pays, le gouvernement Legault devrait annoncer un couvre-feu mercredi afin de freiner la propagation de la COVID-19 au Québec.