Le saumon transgénique de l'entreprise AquaBounty comporte très peu de risques pour l'environnement et aucun pour les gens qui vont le consommer, assure un biologiste de l'Université de Moncton, Simon Lamarre.
Le ministère de l’Environnement et du Changement climatique du Canada a donné le feu vert à l’entreprise pour lancer une production commerciale de son saumon. Il s’agit d’un saumon de l'Atlantique modifié génétiquement pour que sa croissance soit deux fois plus rapide qu'un saumon d'élevage ordinaire. Une hormone de croissance du saumon Chinook et des gènes de la loquette d'Amérique y sont ajoutés. L’entreprise estime que ce saumon modifié permettra de réduire les coûts d'élevage d'un saumon ordinaire.
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Des groupes environnementaux craignent une possible interaction entre des saumons sauvages et les saumons transgéniques qui s’échapperaient dans la nature, même si ces derniers seront élevés dans des bassins sur la terre ferme.
Les risques sont toutefois très faibles, selon Simon Lamarre.
Il faut comprendre que les mutations génétiques arrivent tout le temps dans la nature, et la sélection naturelle fait que les gènes persistent ou pas. Une duplication de gènes, comme on a fait dans le cas du saumon OGM, ça arrive fréquemment et c’est généralement éliminé ou conservé par la sélection naturelle. Selon toute vraisemblance, ce gène se ferait éliminer, mais on ne peut pas le garantir. Le risque est quand même extraordinairement minime qu’il y ait des échappés parce que c’est une opération terrestre
, explique le biologiste.
De plus, ajoute-t-il, l’élevage de poissons sur la terre ferme entraîne beaucoup moins de pollution que l'élevage marin.
En milieu marin, en cage marine, les rejets ne sont pas contrôlés du tout. Les rejets sont dilués par la mer. En milieu terrestre, on est dans des systèmes qu’on dit en recirculation. Donc l’eau est nettoyée et réutilisée. On a un meilleur contrôle des déchets
, affirme Simon Lamarre.
Les consommateurs n’ont rien à craindre non plus, ajoute-t-il. Le goût, la valeur nutritive, essentiellement toutes les études démontrent qu’il n’y a aucune différence entre un saumon transgénique et le saumon normal.
« Ce saumon-là existe depuis 1989. On l’a testé énormément. On a testé beaucoup de choses pour finalement conclure qu’il n’y a pas de danger. Pour le consommateur, il n’y a pas de danger. »
L’humanité fait de la sélection artificielle depuis l’invention de l’agriculture et de l’élevage d’animaux, il y a des milliers d’années, rappelle Simon Lamarre. Présentement, la modification génétique nous permet d’aller plus vite. Ce sont des raccourcis.