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Les groupes de soutien aux personnes dépendantes offrent leurs services en ligne

Une 50e de personnes ont assisté au MIDI ESPRESS des AA à saint-Hyacinthe. La rencontre dure une heure et à lieu du lundi au jeudi.
Les rencontres des Alcooliques anonymes se font maintenant de façon virtuelle.PHOTO : Radio-Canada / René Saint-Louis
Publié le 27 mars 2020

Ce n'est pas parce qu'il est désormais interdit de se rassembler que les personnes dépendantes à l'alcool, aux drogues ou au jeu ne peuvent plus avoir de soutien. Les Alcooliques anonymes (AA), les Narcotiques anonymes (NA) de même que la Maison Jean Lapointe ont décidé de maintenir une partie de leurs rencontres et de leurs suivis, de façon virtuelle.

Pour les personnes dépendantes, ces rencontres sont souvent le seul médicament qui fasse effet. Une personne en quarantaine, chez elle, qui fait face à [la dépendance], elle n’a aucune façon de pouvoir s’en sortir, affirme François, des NA. C’est important de briser la quarantaine avec des rencontres virtuelles.

Du côté des AA, même s’ils n’ont pu maintenir qu’une petite partie de leurs rencontres, celles-ci se montrent efficaces, même si elles se font sur Internet ou par téléphone. C’est ce qu’affirme le responsable des AA pour le sud-ouest du Québec, Lucien : J’ai fait plusieurs réunions virtuelles depuis jeudi passé, et les témoignages qu’on a sont parfois poignants. Souvent, des gens nous disent que la rencontre leur a sauvé la vie. Un autre me disait qu’il commençait à regarder la distance le séparant du dépanneur.

La Maison Jean Lapointe a quant à elle cessé d'admettre des gens pour les cures fermées de 21 ou 28 jours. Pour les cas de sevrage les plus sévères, un suivi personnalisé est offert de façon virtuelle. Les études sur les programmes virtuels qui existent déjà démontrent leur efficacité, souligne la directrice générale de la Maison Jean Lapointe, Anne Elizabeth Lapointe. Pour certaines personnes, c’est même l’idéal parce qu’elles n’aiment pas se présenter devant les autres personnes.

Malgré la continuité du soutien, Anne Elizabeth Lapointe sait que la crise du coronavirus risque d’exacerber les problèmes de dépendance. Bien souvent, les raisons qui amènent les personnes à consommer sont liées à la difficulté de gérer les émotions négatives, rappelle-t-elle. En ce moment, on vit tous une tension additionnelle qu’on n’a jamais vécue avant. On s’attend à ce qu’il y ait une augmentation de la consommation chez les Canadiens en général, donc on s’attend aussi à ce qu’il y ait plus de rechutes.

C’est pourquoi Jean-Pierre Arseneau, un agent de liaison de l’organisme Al-Anon, famille et amis des alcooliques, rappelle aux familles des personnes dépendantes qu’elles n’ont pas le contrôle sur la maladie. Si un proche fait une rechute, il faut l’accepter.