L'association Bloom a récemment fait paraître un rapport dans lequel elle trace un portrait assez sombre de l'industrie de la pêche au thon destinée aux conserves. Traite de personnes, violences physiques et verbales, rétention des salaires et heures de travail inhumaines font partie des constats dressés. Qui plus est, les grandes chaînes de distribution et d'alimentation sont bien au fait de ce phénomène, selon le directeur scientifique de la Fondation Bloom, Frédéric Le Manach. Un des principaux problèmes est néanmoins qu'elles dépendent des grands volumes de thon à bas coûts pour faire fonctionner leur modèle d'affaires, et que « la seule pêche qui est capable de remplir ce créneau-là, c'est la pêche industrielle ».
Existe-t-il ainsi du thon en conserve issu d’une pêche éthique? C’est possible d’en trouver, selon M. Le Manach, mais ce sont des volumes qui ne permettent pas la consommation actuelle
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« La demande actuelle en thon est tellement élevée que la pêche vertueuse, locale, côtière, avec un faible impact humain ou environnemental, ne peut pas subvenir à la demande. La seule industrie qui est capable de le faire, c’est l’industrie qui détruit, que ce soit l’environnement ou l’humain. »
Dans cette entrevue, il explique plus en détail les conditions dans lesquelles vivent les marins qui se retrouvent sur les thoniers. Il soutient par ailleurs qu’il subsiste de l’espoir quant à la fin des conditions inacceptables entourant cette pêche industrielle.