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Explosions à Beyrouth : après la panique, la colère

Une rue où plusieurs immeubles sont en ruines, plein de débris étant tombés sur des voitures.
Les recherches se poursuivent dans les décombres des immeubles près du port où les déflagrations se sont produites.PHOTO : Associated Press / Hussein Malla
Publié le 5 août 2020

Alors que le bilan des morts et des blessés continue de s'alourdir dans la capitale libanaise après les deux explosions qui ont détruit une partie du centre-ville, la colère gronde dans la population. « Les Libanais réclament des comptes à cette classe politique qui n'a jamais rendu de comptes », explique la journaliste Anne-Marie El-Hage, du quotidien libanais L'Orient-Le Jour.

Après la crise économique et financière qui mine le pays depuis des mois, puis la pandémie de COVID-19, la tragédie survenue mardi à Beyrouth est la goutte qui fait déborder le vase. Nous sommes tous en colère contre cette classe politique qui s’est permis de garder des matières explosives dans un port qui est situé à proximité de quartiers résidentiels, affirme Anne-Marie El-Hage. Ce que je vous dis là, tout le monde le pense.

Les explosions ont transformé la capitale libanaise en une scène apocalyptique. On n’a jamais vu ça, même durant les pires moments de la guerre, soutient la journaliste.

L'exaspération populaire a donné lieu à certaines altercations, notamment entre de jeunes Libanais et des partisans de l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui s’était recueilli sur la tombe de son père, au centre-ville de Beyrouth.

Le gouvernement iranien a annoncé la création d’une cellule de crise et la tenue d’une commission d’enquête sur la catastrophe, mais cela n’a pas suffi à calmer le ressentiment de la population libanaise, qui réclame une commission d’enquête indépendante. Cela montre combien il n’y a pas de confiance à l’égard des autorités, qui sont connues pour leur corruption, affirme Anne-Marie El-Hage. Une grande partie de la classe au pouvoir est formée d’anciens seigneurs de la guerre.

La journaliste se réjouit toutefois de l’aide promise par plusieurs pays. Sans une aide internationale, le gouvernement libanais ne fera rien, croit-elle.