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À la rencontre du Grand Nord avec Mario Cyr
Départ vers le Grand Nord
Pour une première fois, Mario Cyr s'envole vers le Grand Nord afin de capter des images pour son compte personnel plutôt que pour un contrat documentaire. Celui qui a notamment collaboré avec le National Geographic ou encore la chaîne BBC souhaite prendre de nouvelles photos qu'il présentera lors de conférences dans différentes villes du Québec. À son arrivée à Arctic Bay, au Nunavut, un paysage magnifique l'attend, tout comme une très mauvaise surprise...Le campement : attention aux ours polaires
Après plus de cinq heures de motoneige, Mario Cyr arrive au site où il va établir un camp de base en compagnie de guides inuits et d'autres équipes de tournages. Cuisine, table à manger, toilettes portatives, lits et poêle à gaz pour se réchauffer et sécher ses vêtements constituent les éléments essentiels pour camper dans le Grand Nord. Il faut également faire attention aux ours polaires, qui peuvent venir saccager le site afin de trouver de la nourriture. « J'ai déjà vécu [deux incidents où] des ours polaires sont venus [et] ont détruit le camp de base au complet », indique Mario Cyr.L’angoisse de l’attente
Au début des années 1990, Mario Cyr reçoit un appel du National Geographic. Le prestigieux magazine américain demande au Madelinot s'il peut filmer des morses sous l'eau, chose qui n'a jamais été faite auparavant. Mario Cyr accepte immédiatement la proposition, puis attend un retour d'appel du magazine. Une attente interminable, à l'image de la patience dont il faut s'armer pour pouvoir filmer les animaux du Grand Nord.La bordure de la banquise, ou floe edge
« Le floe edge, c'est la fin de la glace et le début de l'océan, explique Mario Cyr. Je n'ai jamais pu trouver de mot en français qui peut vraiment représenter ça. » Le Madelinot dit affectionner beaucoup cette frontière entre l'eau et la banquise, car la vie marine y est très abondante, qu'il s'agisse d'algues, de poissons ou de mammifères. « Le floe edge, c'est probablement l'endroit où j'aime le plus me retrouver. [...] C'est la fin de quelque chose et le début d'une grande aventure. »La plongée, ou le retour à l’embryon
Faire de la plongée, c'est un peu comme retourner dans le ventre de sa mère, estime Mario Cyr. « On a quand même passé neuf mois à l'intérieur du ventre de notre mère, complètement immergés dans le liquide amniotique. Quand on se retrouve dans l'eau et qu'on est bien, j'ai l'impression qu'il y a une sorte de retour aux sources. C'est probablement pour ça qu'on est vraiment dans un état de grâce quand on est en plongée », raconte le vidéaste sous-marin.Les dangers du métier de caméraman
« Il y a autant de caractères différents chez une espèce animale qu'il peut y en avoir chez les humains », estime Mario Cyr. Le Madelinot souligne l'importance de bien comprendre les signaux envoyés pas les mammifères marins lorsqu'on fait de la plongée. Ces signaux peuvent indiquer que l'animal est en confiance, ou qu'il s'apprête, au contraire, à attaquer. « Il y en a qui sont sympathiques, d'autres qui sont antipathiques. Pour moi, l'important, c'est justement de trouver celui qui est sympathique, qui veut se laisser filmer, celui qui veut coopérer. »Comment approcher les animaux
Certaines espèces animales, comme l'ours polaire et le léopard de mer, se laissent facilement approcher. Ceux-ci sont parfois même un peu trop à l'aise avec les humains et peuvent représenter un danger pour les plongeurs. D'autres espèces, comme le narval, sont beaucoup plus craintives et nécessitent de l'ingéniosité pour les filmer. Selon Mario Cyr, le narval est l'animal le plus difficile à approcher, puisqu'il est capable de détecter n'importe quel mouvement dans un rayon d'un kilomètre grâce à l'excroissance de sa canine gauche.Épilogue : le dur retour à la réalité
« C'est comme une claque en pleine face », dit Mario Cyr pour décrire comment il vit ses retours d'expéditions. Si c'est avec bonheur qu'il retrouve ses proches et ses amis, c'est avec un certain malaise qu'il renoue avec le mode de vie occidental. « Quand on revient et qu'on tombe dans l'abondance que l'on connaît ici, ça me dérange énormément », raconte le Madelinot. À peine quelques semaines après avoir défait ses valises, Mario Cyr rêve déjà à ses prochaines expéditions. « Pour moi, le Nord, c'est devenu viscéral. J'ai vraiment un besoin de me retrouver là-bas. »