Comment le sucre est-il devenu un élément crucial de notre alimentation quotidienne? Douze dates pour retracer son chemin des antipodes à notre assiette.
La canne à sucre est cultivée en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où elle poussait déjà.
La culture de la canne à sucre s’est ensuite répandue jusqu’en Inde et en Chine. C’est d’ailleurs en Inde qu’a commencé le raffinage chimique de la canne à sucre.
Les conquêtes arabes font remonter le sucre vers le bassin méditerrannéen.
Il arrive en France, en Italie et dans les îles de la Méditerranée.
En France et en Angleterre, le sucre est longtemps considéré comme une épice rare, réservée à la noblesse.
Avec la prise de Constantinople (aujourd’hui Istanbul) et la fermeture de la mer Noire par les Turcs, les circuits commerciaux orientaux sont coupés.
Les Européens doivent trouver de nouveaux moyens pour s’approvisionner en sucre.
Le navigateur Christophe Colomb introduit la canne à sucre dans les Antilles.
Les Européens font venir des millions d’esclaves d’Afrique pour la cultiver. Par exemple, les Portugais en avaient 100 000 uniquement au Brésil.
Ainsi, les Européens abaissent les coûts de production et favorisent la demande.
Un scientifique allemand, Andreas Marggraf, découvre le sucre extrait de la betterave.
Quelques années plus tard, les premières usines de transformation de sucre sont fondées en Allemagne et en Russie.
Depuis les premières expériences de Marggraf, le sucre extrait de la betterave est passé de 1,6 % à 19 % du poids total de sa racine.
En 1806, Napoléon, empereur de France, décrète un blocus continental contre l’Angleterre. Toutes les marchandises anglaises sont prohibées en sol français, dont le sucre de canne. Le blocus pousse ainsi la France à produire elle-même son sucre, extrait de la betterave.
La première raffinerie de sucre au Canada est fondée en 1817, à Halifax.
Soixante-dix ans plus tard, la raffinerie St-Laurent de Sucre Lantic est établie à Montréal. La métropole québécoise occupe une place de choix en raison de son port en eaux profondes, qui peut recevoir des cargaisons de cannes à sucre en provenance des Antilles.
La raffinerie Lantic est aujourd’hui la seule usine du genre qui existe encore au Québec.
L’utilisation du sirop de maïs débute dans l’industrie agroalimentaire aux États-Unis.
Cette pratique connaît un bond important dès 1975 avec l’aide de subventions gouvernementales aux producteurs de maïs.
Le sucralose, un édulcorant, a été découvert par une équipe de chercheurs de Tate & Lyle PLC, en collaboration avec des chercheurs du Queen Elizabeth College de Londres.
Il n’est autorisé au Canada qu’à partir de 1991.
En 2003, le sucralose représente plus de 50 % du marché des édulcorants de table aux États-Unis.
Santé Canada autorise les glycosides de stéviol (extraits de stévia) à titre d’édulcorants de table et dans certaines catégories d’aliments.
Le stévia est extrait d’une plante originaire d’Amérique du Sud appelée Stevia rebaudiana.
La demande et la production explosent. La production de sucre est passée de 11 millions de tonnes en 1900 à 180 millions en 2014.
La demande, elle, est passée de 1,8 kilo par personne par année en 1700 à 60 kilos en 2012.