De Saint-Cœur-de-Marie à Paris
: la formation d’un politicien
Natif d’un petit village du Lac-Saint-Jean
et issu d’une famille modeste et très catholique, Lucien
Bouchard a passé la majeure partie de son enfance à
Jonquière. Après des études classiques au collège
de Jonquière, il se rend à Québec pour poursuivre
ses études à l’Université Laval. Il obtient,
en 1960, un baccalauréat en sciences sociales et, quatre
ans plus tard, une licence en droit, mais son passage à l’Université
Laval lui permet aussi de rencontrer un autre étudiant, Brian
Mulroney, une rencontre qui sera décisive pour sa carrière.
À
partir de 1970, Lucien Bouchard se consacre à sa profession
d’avocat à Chicoutimi, mais, profondément marqué
par la crise d’Octobre, il adhère au Parti québécois
en 1972. L’année suivante, le jeune avocat, qui préside
aux premiers tribunaux d’arbitrage du secteur de l’éducation,
milite ouvertement pour le candidat péquiste dans la circonscription
de Chicoutimi, Marc-André Bédard.
Ce n’est qu’en 1974 que Lucien Bouchard
commence à être connu du grand public grâce à
son poste de procureur au sein de la très médiatisée
commission Cliche, chargée, jusqu’en 1975, d’enquêter
sur la violence et la corruption sur les chantiers de construction
du Québec.
En 1976, Lucien Bouchard devient conseiller politique
auprès de son ami, Brian Mulroney, lors de la course à
la direction du Parti progressiste-conservateur. Quelques mois plus
tard, Lucien Bouchard va aussi toucher à la politique provinciale
en participant, pour une seconde fois depuis 1973, à la campagne
électorale du député péquiste de Chicoutimi,
Marc-André Bédard.
L’année suivante, alors que la province
est dirigée par le premier gouvernement péquiste de
son histoire, Lucien Bouchard est nommé négociateur
en chef du gouvernement du Québec dans les négociations
collectives avec les quelque 300 000 fonctionnaires.
Lors du premier référendum sur l’indépendance
du Québec, en 1980, il milite activement dans le camp du
OUI. Deux ans plus tard, il œuvre en tant qu’avocat devant
la Cour suprême dans la cause du gouvernement du Québec
contre la Loi constitutionnelle de 1982.
C’est d’ailleurs au sortir de ces batailles
constitutionnelles que Lucien Bouchard renoue, en 1983, avec Brian
Mulroney. Il redevient le conseiller de celui qui sera élu
premier ministre du Canada un an plus tard.
Les
sources sept-îliennes du Lac Meech
Après l’arrivée
des conservateurs à Ottawa en 1984, le premier ministre
Brian Mulroney promet, dans un discours historique prononcé
à Sept-Îles et rédigé par Lucien
Bouchard, de trouver un accord qui amènera le Québec
à adhérer à la Loi constitutionnelle
de 1982 dans
« l'honneur et l'enthousiasme ».
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En 1985, le gouvernement conservateur de Brian Mulroney
nomme Lucien Bouchard ambassadeur du Canada en France, consacrant
ainsi le virage politique que Lucien Bouchard avait initié
de nombreuses années auparavant.
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