La Révolution tranquille a 40 ans

La sortie de piste des
libéraux
La
Révolution tranquille ne fait pas que des heureux, et depuis la
réélection des libéraux, en 1962, le nombre de ses opposants augmente.
Plusieurs se sentent exclus du processus de modernisation, particulièrement
parmi les plus pauvres et les gens issus des milieux ruraux. Sans
compter que les disparités régionales s'accroissent. D'autres se
sentent bousculés par cette vague d'immenses bouleversements survenus
en si peu de temps. La dette publique s'alourdit, et pour absorber
les coûts grandissants liés à ces immenses projets et à l'embauche
d'une fonction publique nettement plus nombreuse qu'auparavant,
il faut hausser les impôts des particuliers, qui s'en plaignent.
Au
sein du PLQ, deux tendances s'affirment. Un camp regroupe ceux qui
veulent poursuivre les changements, tandis que l'autre réunit ceux
qui considèrent que l'essentiel des transformations a été accompli.
Lors du scrutin de 1966, la population élit l'Union nationale,
qui remporte 55 sièges contre 51 pour les libéraux. Ces derniers
s'appuient surtout sur la classe moyenne, tandis que les agriculteurs
restent fidèles à l'Union nationale. Or, le découpage électoral,
que les libéraux avaient commencé à réformer, a favorisé la voix
des milieux ruraux. Avec 40 % du vote, le parti de Daniel Johnson
recueille moins de voix que son adversaire libéral, qui obtient
47 % des suffrages. Après cette élection, qui constitue pour
elle un dernier sursaut, l'Union nationale disparaîtra peu à peu
pour laisser la place au Parti québécois. Le paysage politique québécois
se transformera progressivement.
De Canadien français à Québécois
Par
ailleurs, les années 1960 sonnent le glas du nationalisme canadien-français
traditionnel, un nationalisme plus replié sur lui-même qui s'appuie
sur les valeurs religieuses et qui respecte l'ordre établi. En 1960,
l'équipe libérale entend redonner le contrôle aux francophones de
la province, trop longtemps exploités et tenus à l'écart des décisions.
Leur slogan de 1962, « Maîtres chez nous »,
en témoigne. Au fur et à mesure que la province s'affirme, l'étendue
à donner à cette autonomie divise les membres du parti.
Réunis
dans l'adversité lors du régime duplessiste, leurs différences se
font jour lorsque se forme un nouveau nationalisme, fondé sur l'appartenance
à la société québécoise. Certains rejettent ce nouveau nationalisme.
La lutte contre le conservatisme social laisse peu à peu sa place
à une autre bataille, que se livreront souverainistes et fédéralistes.
Aux élections de 1966, les indépendantistes prennent leur essor,
recueillant 10 % des voix.
Suite
du dossier
Autres
sections du dossier
Repères
Grandes lignes du dossier.
Une
lumière qui naît du néant ?
La société québécoise de la « grande
noirceur ».
Quelques
architectes
Présentation des premiers ministres Jean Lesage et Paul Sauvé
ainsi que de quelques membres de « l'équipe du
tonnerre » : Georges-Émile Lapalme, René
Lévesque, Paul Gérin-Lajoie et Pierre Laporte.
On
passe à l'action !
Les réformes politiques, économiques, en éducation,
dans les soins de santé, la nationalisation de l'électricité,
etc.
Vers
une autre révolution ?
Quarante ans après le début de la Révolution
tranquille, que faut-il faire avec l'héritage de cette période ?
Dernière
mise à jour : 20 juin 2000
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