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Un régime totalitaire et armé jusqu'aux
dents |
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Depuis 1994, Kim Jong-il dirige la Corée du Nord. Il
a succédé à son père, Kim Il-sung, à
la tête d'un État communiste, ce qui a fait du régime
la première dynastie communiste du monde. Méfiance,
fermeture au monde et tradition du secret concourent à faire
de la Corée du Nord un pays mal connu à l'étranger.
L'État a été mis en place en 1948 sur un modèle
stalinien : collectivisation des terres, nationalisation des industries,
organisation de la société par unités de production,
réalisation de plans économiques
Le Parti du travail
de Corée, issu du Parti communiste, est l'unique parti du pays.
Il se charge de la diffusion de la propagande.
Les institutions sont issues de la Constitution de 1972, instaurée
par le président Kim Il-sung. Le président est à
la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Les 687 membres
de l'Assemblée populaire suprême sont élus au suffrage
universel pour cinq ans. Ils ne siègent que deux fois par an.
Un présidium de conseillers les relaie.
Dans les années 70, le leader Kim Il-sung, « Étoile
polaire de l'humanité », a édifié autour
de lui un véritable culte de la personnalité, comparable
à celui voué à Staline quand il dirigeait l'Union
soviétique. Il a été renforcé par son successeur.
Pour justifier ce culte mégalomane, Kim Il-sung a fondé
une idéologie nationaliste, le Djoutché. Elle pose
le « Grand Leader » en père de la nation,
lié au peuple coréen dans une unité sans faille.
Le Djoutché consiste aussi à affirmer la maîtrise
de son propre destin par le pays, et son indépendance par rapport
au monde extérieur. D'où l'importance des forces armées,
garantes de la stabilité du régime.
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Défilé de soutien à Kim Jong-il
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Le pays entretient une armée démesurée. Le président
en est le commandant en chef. Le service national est obligatoire et
dure de trois à quatre ans. En 1994, on estime que l'armée
nord-coréenne comptait environ 1,3 million d'hommes :
un million dans l'armée de terre, 46 000 dans la marine,
82 000 dans l'armée de l'air. Elle dispose en plus de milices
ouvrières et paysannes. Les autorités américaines
considèrent que ces troupes de réserve comptent plus de
quatre millions de personnes. L'État nord-coréen consacre
plus du quart de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses
de défense nationale.
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Les droits de
l'homme bafoués |
Le Comité des droits de l'homme des Nations unies et l'organisation
non gouvernementale Amnesty International signalent d'importantes violations
des droits de la personne en Corée du Nord. Celle-ci interdit toujours
l'accès à son territoire aux observateurs indépendants
de ces organismes. En 2001, elle a fourni un rapport réclamé
par les autorités du Pacte international relatif aux droits civils
en politique. Amnesty International en dénonce le contenu. Elle
s'inquiète du recours à la torture, de la traite des êtres
humains et du travail forcé, du manque de liberté de mouvement,
des procès iniques et des prisonniers politiques :
« Bien que les autorités nord-coréennes aient
affirmé que la dernière exécution à laquelle
elles avaient procédé avait eu lieu en 1992, Amnesty International
continue à recevoir des informations faisant état d'exécutions,
tant publiques que secrètes, de suspects de droit commun et de
prisonniers politiques ».
« L'État nord-coréen interdit à ses
citoyens de quitter le pays sans autorisation. Des personnes appréhendées
alors qu'elles franchissaient la frontière pour se rendre en Chine
ont affirmé avoir été battues par des membres des
forces de sécurité nord-coréennes. Ceux qui sont
renvoyés par les autorités chinoises sont apparemment soumis
à de longues séances d'interrogatoire et de torture par
la police nord-coréenne. Certains sont envoyés en prison
ou dans des camps de travail immédiatement après avoir été
pris, sans la moindre procédure judiciaire. »
Amnesty International est également préoccupée
par les informations indiquant que, dans certains lieux de détention,
les prisonniers sont sous-alimentés, voire laissés sans
nourriture, qu'ils contractent des maladies et sont privés de soins,
et que nombre d'entre eux meurent de faim ou succombent à la maladie.
À cause de la famine et de la répression du régime,
de nombreux Nord-Coréens décident de fuir la République
démocratique et populaire de Corée. L'accueil qui leur est
réservé en Chine et le traitement qui leur est infligé
lorsqu'ils sont renvoyés dans leur pays inquiètent les organisations
non gouvernementales. |

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