Le programme NMD de Bill Clinton Si la fin de la guerre froide a entraîné une diminution du risque d’affrontement nucléaire, le Pentagone estime que la menace de missiles balistiques, elle, a augmenté. En 1998, une commission présidée par l’ancien (et actuel) secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, conclut en effet que plusieurs États seront capables de se doter de telles armes beaucoup plus rapidement que prévu, soit dans un délai de cinq ans.
Des documents du gouvernement américain indiquent par ailleurs que les missiles balistiques ont été utilisés dans six conflits régionaux depuis 1980. Au total, 30 pays détiennent des missiles balistiques, et 25 d’entre eux possèdent des armes de destruction massive (chimiques, biologiques et nucléaires), selon les estimations du Pentagone. La prolifération d’ADM devient une préoccupation centrale de la stratégie de défense américaine.
C’est dans ce contexte que le président démocrate
Bill Clinton décide de relancer le programme de défense
antimissile, près de 10 ans après l'abandon
du projet de « guerre des étoiles »
de Ronald Reagan. En 1999, le gouvernement américain
vote le National Missile Defence Act, qui prévoit le
déploiement d'un bouclier antimissile dès que
la technologie le permettra. Le texte de loi contourne les
dispositions du traité ABM de 1972, toujours en vigueur.
Le programme NMD (pour National Missile Defence, en anglais)
du président Clinton est moins ambitieux que le projet
de guerre des étoiles de Ronald Reagan. Il ne parle
plus de se défendre contre une attaque massive de missiles
balistiques, mais bien contre une attaque limitée,
que celle-ci soit accidentelle, non autorisée ou délibérée,
en provenance des rogue states, ou États voyous.
Mais le programme de Clinton se distingue principalement de celui de Reagan par le fait que le système de défense n'est pas déployé dans l'espace, mais au sol. Il prévoit l'interception d’un missile dirigé contre le territoire américain grâce à un autre missile « intercepteur », lancé d'une base terrestre en Alaska.
Cependant, le projet pose toujours d’importants problèmes techniques. En effet, les tests effectués pour évaluer la faisabilité et la performance du système n’ont pas tous été concluants : en date de décembre 2002, trois des huit essais effectués au-dessus de l’océan Pacifique avaient échoué. Chaque essai coûte environ 100 millions de dollars américains.
En septembre 2000, le président Bill Clinton annonce qu'il laisse à son successeur à la Maison-Blanche la décision de déployer le système national de défense antimissile. Bill Clinton affirme qu’il n’a pas suffisamment confiance en cette technologie, et il estime que le projet est trop coûteux (plus de 100 milliards de dollars).
Écoutez un reportage de Micheline Laflamme

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