La ruée vers le cobalt… à Cobalt?

Cobalt ne compte plus qu'un millier d'habitants aujourd'hui.
Photo : Radio-Canada/Lisa-Marie Fleurent
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La petite ville de Cobalt, dans le Témiscamingue ontarien, pourrait vivre son deuxième Klondike. C'est du moins ce qu'elle espère, car depuis plusieurs mois déjà, des compagnies s'arrachent les claims miniers dans cette région du Nord-Est de l'Ontario tablant sur une augmentation du prix de ce métal blanc.
Depuis le mois d'avril, le téléphone de Gino Chitaroni, le président du laboratoire PolyMet Labs à Cobalt ne dérougit pas. Plus d'une dizaine de compagnies minières de l'Australie, des États-Unis et de Vancouver l'ont approché alors qu'elles cherchent à mettre la main sur le plus grand nombre de gisements de cobalt possible.
L'homme originaire de la ville facilite l'acquisition de claims miniers pour trois d'entre elles.
On peut dire sans se tromper que c'est la renaissance de l'exploration à Cobalt [...] et dans tout le Nord-Est de l'Ontario.
« Ce ne sont que des rumeurs que j'ai entendues à ce point-ci », dit le conseiller municipal, George Othmer en parlant du retour possible des compagnies minières. Il croit toutefois que « ça serait fantastique! Oui, je pense que ça se peut. Je sais qu'il y a énormément de cobalt à Cobalt ».
Il y a des veines de cobalt exceptionnelles dans la région.
Une demande croissante
Les experts du milieu minier s'attendent à une augmentation importante de la demande de cobalt.
L'industrie automobile en aura davantage besoin pour fabriquer les batteries des véhicules électriques et ce métal entre aussi dans la fabrication des appareils électroniques.

Du cobalt
Photo : Radio-Canada/Lisa-Marie Fleurent
C'est ce qui fait dire à Gino Chitaroni que « ce n'est que le début et ça va se poursuivre pendant plusieurs années ».
Que l'exploration commence!
La compagnie LiCo Energy Metals, dont le siège social est à Vancouver, se prépare, d'ici quelques semaines, à commencer l'exploration de son site Teledyne afin d'analyser les propriétés des sols et des sous-sols de sa parcelle de terre située au nord de Cobalt. Elle a amassé 1,8 million de dollars pour faire avancer ce projet.
Ce site nous intéresse à cause des infrastructures déjà développées.

Joerg Kleinboeck, un géologue engagé par la compagnie LiCo Energy Metals.
Photo : Radio-Canada/Lisa-Marie Fleurent
Un tunnel de 700 m a déjà été creusé par une ancienne compagnie minière, au début des années 1980, ce qui représente des économies de 25 millions dollars pour l'entreprise de la côte ouest.
Ces infrastructures existantes représentent un avantage net pour la ville de Cobalt, qui regorge de mines abandonnées.
La ville argentée
En 1903, Cobalt était la ville minière par excellence au Canada. La découverte d'argent en grande quantité avait poussé environ 120 compagnies à s'établir dans la région. À l'époque, la municipalité comptait 10 000 habitants.

Une ancienne veine d'argent à Cobalt.
Photo : Radio-Canada/Lisa-Marie Fleurent
Vers la fin des années 1990, la plupart des minières ont cependant plié bagage à cause de la chute des prix et aujourd'hui, la ville ne compte qu'un peu plus de 1 000 âmes.
Les compagnies minières de l'époque n'avaient aucun intérêt à extraire le cobalt selon le géologue, Martin Ethier.
Souvent dans ces années-là, c'était seulement l'argent donc le cobalt c'était juste une roche pas bonne et mise de côté.
C'est pour cette raison que les veines de ce minerai sont pratiquement encore intactes aujourd'hui.
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