Parler le français un avantage dans la campagne électorale du Yukon?

Parmi les 63 candidats en lice pour les élections territoriales, sept sont francophones ou francophiles.
Mais si ces nombres représentent une avancée en la matière, un incident récemment sur les affiches du candidat néo-démocrate André Bourcier, vice-président de l'association franco-yukonnaise, suscite des questions.
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La pancarte de grande taille a été sectionnée au couteau à la hauteur du visage et l'acronyme FLQ a été apposé en référence à l'épisode terroriste de 1970 au Québec. André Bourcier a été étonné de voir le graffiti.
De nombreuses affiches ont également été vandalisées par le même auteur, mais aucun parti n'a porté plainte à la police.
C'est évident que pour un candidat anglophone, ça n'aurait pas eu de portée d'écrire FLQ donc c'est un élément qui va bien avec un candidat francophone [...] C'est dommage que les gens réagissent comme ça dans le cadre d'une élection.
La libérale Jeane Lassen se désole de l'incident qui, même s'il ne concerne qu'un petit groupe, demeure inacceptable. Elle croit toutefois que parler français est un avantage. « Je l'utilise tous les jours en porte-à-porte et au téléphone. Parler français, c'est important parce que communiquer de la façon que chaque Yukonnais et Yukonnaise préfère est le plus important. »
L'athlète a appris le français pendant son entraînement d'haltérophile à Montréal, discipline qui l'a portée aux Jeux olympiques de Pékin en 2008. Depuis, elle a travaillé à l'école d'immersion française Whitehorse Elementary, ainsi qu'à l'école de français langue première Émilie-Tremblay.
Philippe Leblond, du Parti vert, ne croit pas de son côté que la langue soit un enjeu en soi. « Honnêtement, les personnes ont vraiment autre chose en tête que quelle langue ils parlent. C'est plus des choses d'économie, du futur, la valeur des maisons, le transport, évidemment le carbone, mais pas tellement les langues. »
L'environnementaliste, bien connu pour ses oeuvres faites de pièces de vélo, s'est présenté de façon à offrir le choix du Parti vert aux électeurs de Copperbelt-Sud, une circonscription où il possède une propriété dans laquelle il entend déménager dans le futur.
Elaine Taylor, qui représente le Parti du Yukon et ministre responsable de la Direction des services en français au cours des cinq dernières années, pense que la francophonie prend de plus en plus de place au territoire et ne croit pas qu'il y existe une tendance anti-francophone.
« La croissance importante de la communauté indiquée dans le recensement de 2011, bien que datant de quelques années, montre que le Yukon se place en troisième position comme juridiction la plus bilingue au pays », dit-elle.
Elaine Taylor affirme être fière d'avoir occupé le poste de ministre et du travail qui a été accompli avec la communauté pour la mise-en-oeuvre d'une stratégie d'action en matière de services en français. La candidate ajoute souhaiter pouvoir poursuivre son travail dans les années à venir.