Le Vieux Palais de justice de L'Assomption serait « hanté »

L'édifice où se trouvait le Vieux Palais de justice de L'Assomption a été construit en 1811.
Photo : Radio-Canada/Francis Labbé
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Selon plusieurs « experts » du monde paranormal, le Vieux Palais de justice de L'Assomption serait hanté. De nombreux phénomènes inexpliqués, comme des objets qui se déplacent, s'y seraient produits depuis 1990. Toutefois, la communauté scientifique est sceptique.
Le Vieux Palais de justice de L'Assomption est un édifice construit en trois temps. La première partie a été construite en 1811 et l'édifice a été terminé en 1832. Il a abrité un magasin général, le comptoir de la Compagnie de la Baie d'Hudson, une clinique médicale, le Bureau d'enregistrement du comté et, évidemment, un tribunal.
Aujourd'hui, il abrite un gîte de sept chambres, une salle de réception et de spectacles, et il accueille des soirées thématiques dans l'ancienne salle d'audience.
« Est-ce que l'endroit est hanté, je ne peux pas le confirmer », affirme Mathieu Proulx, qui se présente comme un enquêteur pour la Société québécoise d'investigation du paranormal.
« Est-ce qu'il y a des phénomènes paranormaux au Vieux Palais de L'Assomption? Oui », dit-il, sans hésiter.

La salle d'audience du Vieux Palais de justice de L'Assomption
Photo : Radio-Canada/Francis Labbé
Mathieu Proulx a enquêté à quelques reprises au Vieux Palais de justice de L'Assomption. Il y était le samedi 22 octobre.
« Un pantin décoratif d'Halloween s'est déclenché tout seul à notre passage, sans explication. Nous avons tenté de le déclencher par la suite et il fallait vraiment le brasser pour qu'il se déclenche », raconte-t-il.
Il ajoute également que ses équipements ne fonctionnaient pas « comme à l'habitude ». « Batteries qui se vident, volume désajusté, et ça survenait toujours après [qu'on eut] entendu un bruit particulier. Comme si une bille était lancée sur un morceau de fer », poursuit-il.
Marc-Antoine Jussaume, l'agent culturel de l'Oasis du Vieux Palais, affirme qu'un berceau rempli d'objets s'est déplacé devant lui, « sans raison ».
« Ma meilleure preuve à date, c'est survenu en 2010, en plein jour, devant quatre témoins. Sans [qu'on le touche], un tiroir de cuisine rempli a été éjecté de l'armoire où il se trouvait avant de se retrouver sur le sol avec la poignée cassée », dit-il.
Il souligne en outre « qu'une quarantaine de groupes » sont venus enquêter sur les lieux pour vérifier son activité paranormale.
« Selon ce que nous avons pu apprendre, il y aurait l'esprit d'un ancien curé, les esprits d'enfants morts de la tuberculose, un milicien conscrit de la Première Guerre mondiale qui serait décédé en se cachant pour fuir la guerre », lance M. Jussaume.
Scepticisme
Le professeur Serge Larivée, du Département de psychoéducation de l'Université de Montréal, est sceptique.
« Quand nous allons vérifier ce genre de phénomène, à chaque fois, le bâtiment cesse d'être hanté. La façon la plus rapide de donner un sens au réel, c'est souvent la croyance, de croire que des êtres hantent les murs », dit-il.
Croire, c'est tellement facile et reposant
« Et là, les gens nous disent : "Oui, mais c'est parce que vous n'y croyez pas, vous faites fuir les esprits. Les gens qui y croient, eux savent que l'endroit est hanté." Voyez-vous, nous sommes devant un mur », poursuit-il.
Le professeur offre « 1 million de dollars » à une personne pouvait lui démontrer des pouvoirs paranormaux. « Cent cinquante personnes se sont présentées pour obtenir le montant, mais n'ont pu démontrer que le paranormal existe », indique-t-il.
Le vrai miracle

Françoise Mayrand, propriétaire de l'Oasis du Vieux Palais, à L'Assomption.
Photo : Brigitte Massicotte
Mais le véritable miracle, c'est que le Vieux Palais de justice existe toujours. « Quand je l'ai acheté, ils allaient le démolir », explique Françoise Mayrand, devenue propriétaire de l'édifice en 1986.
« Tout était à refaire » au moment du rachat, dit-elle.
« Nous sommes très peu au Québec à préserver notre histoire et nos bâtiments. C'est l'histoire de nos familles aussi. Je ne sais pas comment il se fait que ce bâtiment [fût] tombé en décrépitude et qu'il a failli être démoli. Je suis fière de l'avoir sauvé, surtout avec l'approche des fêtes du 300e anniversaire de L'Assomption », explique Mme Mayrand.
Je me méfie beaucoup plus des humains que des fantômes
La propriétaire des lieux n'est pas une grande partisane des enquêtes du paranormal. « Je me méfie surtout des médiums. J'en ai mis cinq à la porte. Quand ils se disent médiums et guérisseurs, je leur dis de s'en aller », dit-elle.