Qui est Jean-François Lisée, le nouveau chef du PQ?

Jean-François Lisée, chef du PQ
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot/PC
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Journaliste, écrivain, homme politique, Jean-François Lisée a porté plusieurs chapeaux avant d'être élu comme chef du Parti québécois. Qui est l'homme qui dirigera désormais le PQ?
Jean-François Lisée est devenu vendredi le neuvième chef du PQ, après René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry, André Boisclair, Pauline Marois et Pierre Karl Péladeau.
Jean-François Lisée, 58 ans, est né à Thetford Mines et représente les électeurs de la circonscription de Rosemont depuis 2012.
Ce père de cinq enfants possède une licence en droit et une maîtrise en communications de l'Université du Québec à Montréal, ainsi qu'un diplôme en journalisme du Centre de formation des journalistes de Paris.
Il a été conseiller pour les premiers ministres Jacques Parizeau et Lucien Bouchard (1994-1999). M. Lisée avait travaillé étroitement avec M. Parizeau à l'époque du référendum de 1995 pour mettre en oeuvre la stratégie référendaire.
« J'ai participé à organiser la plus grande coalition de l'histoire du Québec. J'ai beaucoup appris de cette expérience. Les leçons à en tirer. Les erreurs à ne pas commettre. Savoir quand être prudent et quand être audacieux », écrit Jean-François Lisée dans son blogue de campagne.
Jean-François Lisée a par ailleurs été ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur au sein du gouvernement Marois.
Il a également cofondé et dirigé le Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal (CERIUM) en 2003.
En tant qu'auteur, il a notamment de nombreux ouvrages et essais politiques à son actif, dont Comment mettre la droite K.-O. en 15 arguments, Le journal de Lisée, Le petit tricheur : Robert Bourassa derrière le masque et Dans l'oeil de l'aigle. Il a aussi été pigiste pour plusieurs grands médias, puis chroniqueur et blogueur à L'actualité de 2005 à 2012.
Sur son profil Twitter, il se décrit comme « partisan de la gauche efficace, de l'écologie, de l'indépendance et du sens de l'humour ».
En 2015, il s'était retiré de la course à la direction du parti avec le constat que Pierre Karl Péladeau avait déjà remporté la victoire. « Le Parti québécois veut vivre son moment Pierre Karl Péladeau jusqu'au bout. Il faut l'accepter et souhaiter que ce moment nous mène à des victoires », avait-il conclu.
Et pourtant, en octobre 2014, Jean-François Lisée s'était durement attaqué à Pierre Karl Péladeau, en raison du conflit d'intérêts qu'il représentait en sa qualité d'actionnaire majoritaire dans le groupe Québecor. « Si des gens ne voient pas aujourd'hui la bombe à retardement que c'est pour le Parti québécois, pour sa capacité à prendre le pouvoir [...] je serais le seul à le dire que je continuerais à le répéter. »
Ses déclarations avaient soulevé un tollé au sein du Parti québécois. L'ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin avait même prédit la fin de la carrière politique de Jean-François Lisée au PQ.
Cette même année, il avait déclaré que le PQ devait mettre de côté toute manoeuvre référendaire s'il voulait reprendre le pouvoir au scrutin de 2018, et il proposait d'entreprendre un « important travail de reconstruction de l'opinion souverainiste ».
« À moins d'un imprévisible retournement de situation d'ici là [2018], j'estime que les Québécois fermeront les portes du pouvoir à un PQ qui voudrait mettre, au prochain rendez-vous électoral, l'État au service de son option. »
Le 16 mai 2016, Jean-François Lisée a annoncé qu'il se lançait de nouveau dans la course à la direction du PQ, en promettant « un ostie de bon gouvernement » après l'élection de 2018, et en reportant toute possibilité de référendum au mandat de 2022.
Je ne veux pas mettre l'indépendance en veilleuse, je veux la mettre en lumière.
Pendant la campagne, Jean-François Lisée avait dressé un parallèle entre lui et Bernie Sanders, candidat malheureux à l'investiture démocrate en vue de la présidentielle américaine. « J'aime penser que je suis le Bernie Sanders de la course. C'est quelqu'un qui a des cheveux blancs, c'est quelqu'un qui est audacieux, c'est quelqu'un qui parle à la jeunesse, c'est quelqu'un qui a des idées pour transformer les choses, c'est quelqu'un qui voit la réalité en face et qui propose des façons de la changer. »
M. Lisée a reconnu que l'abandon de Véronique Hivon, pour des raisons de santé, a eu une incidence sur sa campagne, puisque quatre députés qui appuyaient la candidate sont passés dans son camp.