Les Syriens privés d'eau à Alep où la destruction se poursuit

Dans le quartier rebelle de Tariq al-Bab, à Alep, des gens inspectent les dommages survenus en raison des frappes aériennes du régime syrien.
Photo : Abdalrhman Ismail / Reuters
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En Syrie, une nouvelle série de frappes aériennes menées par le régime syrien et son allié russe sur les quartiers rebelles aurait fait 25 morts samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Toujours selon l'OSDH, au moins sept de ces personnes, parmi les rares à s'aventurer dehors à la recherche de nourriture, ont été fauchées par une bombe alors qu'elles faisaient la queue pour acheter du yogourt.
Les raids menés par le régime de Bachar Al-Assad sont « intenses et continus », selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdulrahman. Ils se poursuivent depuis lundi, jour où la trêve négociée entre les États-Unis et la Russie, et qui était entrée en vigueur une semaine auparavant, a volé en éclats.
L'OSDH signale notamment, pour la seconde nuit consécutive, des raids de l'aviation russe et du largage de barils d'explosifs par les hélicoptères du régime. Damas a annoncé jeudi soir une vaste offensive visant à reprendre les secteurs rebelles, assiégés par les forces gouvernementales.
« Le régime frappe durement cette zone parce qu'il veut pousser les gens à partir pour les secteurs d'Alep tenus par le gouvernement et reprendre ce secteur », indique Rami Abdulrahman.
Selon des habitants et des militants rebelles, le régime utilise un nouveau type de roquettes assez puissant pour provoquer l'écroulement d'un immeuble de plusieurs étages et pour détruire le sous-sol du bâtiment, où les habitants trouvent habituellement refuge.
Destruction totale
Selon les correspondants sur place, les quartiers rebelles sont massivement détruits. Certaines rues ont presque disparu en raison de l'effondrement des bâtiments, ce qui cause d'ailleurs des problèmes aux secouristes.
Les ambulances ont de plus en plus de difficultés à circuler en raison des gravats qui parsèment les rues et les rendent inaccessibles dans certains secteurs, mais aussi du manque de carburant et de lumière, en raison des coupures de courant.
Les « Casques blancs », les secouristes en zone rebelle, se disent totalement dépassés par l'ampleur des bombardements. « Dans de nombreux quartiers, les blessés et les malades n'ont aucun endroit où aller et sont simplement abandonnés à la mort », a d'ailleurs déploré vendredi Médecins sans frontières.
Par ailleurs, près de 2 millions d'habitants d'Alep sont privés d'eau courante, affirme l'UNICEF.
« Des attaques intenses la nuit dernière ont endommagé la station de pompage de Bab al-Nayrab qui fournit de l'eau à quelque 250 000 habitants dans l'est d'Alep [tenu par les rebelles]. Les violences empêchent les équipes de réparation d'atteindre la station. En riposte, la station de pompage Souleimane al-Halabi (située dans l'est) a été arrêtée, ce qui prive d'eau1,5 million de personnes vivant dans les secteurs ouest de la ville [tenu par le régime syrien], a indiqué Hanaa Singer, représentante de l'UNICEF en Syrie.
Vendredi, les bombardements ont aussi fait de multiples morts dans la ville, une centaine, selon Ammar Al-Selmo, qui dirige à Alep les opérations de la défense civile, 47, selon l'OSDH.
Trêve au menu
Après l'échec des discussions cette semaine pour trouver un moyen de revenir à la trêve, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les ministres américain et russe des Affaires étrangères, John Kerry et Sergueï Lavrov, ont promis de poursuivre leur dialogue.
M. Kerry doit recevoir samedi ses homologues italien, britannique, français et allemand à Boston, pour discuter notamment de la Syrie.
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Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse