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Quand des produits « bios » ne sont pas vraiment bios

Un étal de fruits et légumes biologiques
Radio-Canada

Même s'ils sont plus chers, les aliments biologiques sont de plus en plus populaires. C'est un marché en pleine croissance qui représente, au Canada, près de 4 milliards de dollars. L'utilisation de l'appellation biologique peut donc être tentante... même si ce n'est pas vrai.

Un texte d'Andrée LangloisCourriel de L'épicerie

Parmi les centaines d'aliments biologiques proposés, les fruits et légumes ont la cote. L'épicerie a donc fait enquête dans 35 supermarchés de la grande région de Montréal, de la fruiterie de quartier aux grandes enseignes. Résultat : 65 % des lieux visités affichent des fruits et des légumes biologiques sans certification, sans indication, sans preuve.

Un exemple de fraude : l'utilisation d'un faux autocollant apposé par le marchand. Ce ne sont pas les logos que l'on doit rechercher sur un produit, mais bien le nom du certificateur. La certification est obligatoire pour pouvoir porter l'appellation « biologique ».

Les logos, c'est des vendeurs, c'est de la publicité. Ils ne sont pas obligatoires au Québec. Le plus important, c'est la phrase "certifié par" avec le nom du certificateur apposé sur chaque aliment.

Une citation de Lilas Bouloum, inspectrice au Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV)

Autre exemple : des courges non identifiées. Pour plus de transparence, le magasin nous a confirmé la certification biologique grâce à la boîte d'emballage d'origine. Chez un autre épicier, ce sont des cantaloups qui n'étaient pas étiquetés. Pour corriger la situation, la propriétaire n'a pas d'autre choix que de placer les produits avec les autres aliments conventionnels.

Une autre pratique fréquente : les aliments biologiques vendus en vrac ou réemballés. Dès qu'un emballage initial est modifié, il existe un risque de manque d'intégrité. Pour vendre en vrac, le magasin doit être certifié.

Pour le consommateur, difficile de s'y retrouver : des logos de toutes sortes, des noms, des chiffres... comment s'assurer que le fruit ou le légume est réellement biologique? Car c'est une appellation réglementée et encadrée. Les aliments doivent respecter une méthode de production, des règles strictes et être certifiés.

Dans un sondage réalisé en 2011 au Québec, 55 % des personnes interrogées affirmaient consommer des produits biologiques (Filière biologique du Québec, 718 répondants)

Des logos de certification

Des logos à profusion

La loi est là justement pour ne pas être obligé de se fier seulement à la parole du commerçant et a mis en place un certain contrôle pour rassurer le consommateur.

Une citation de Anne-Marie Granger Godbout, présidente-directrice générale, CARTV

Au Québec, le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) est responsable de faire appliquer la loi, mais l'organisme n'a que deux inspecteurs pour contrôler les grandes enseignes, les petites épiceries, les fruiteries, les marchés publics et même les foires alimentaires. Il ne faut donc pas hésiter à poser des questions. Dans le doute, on peut toujours porter plainte au CARTV ou à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

En 2015, le CARTV a vérifié 820 sites partout au Québec. Neuf détaillants sont toujours sous enquête approfondie pour non-conformité. Trois détaillants ont été condamnés à des amendes totalisant 5 502$. En 2016, un détaillant a été condamné à une amende de 25 216$.

L'utilisation de l'appellation biologique représente certains avantages économiques pour les entreprises qui contournent les règles. La loi prévoit donc des amendes de 2000 à 20 000 $ pour la première offense.

Une citation de Anne-Marie Granger Godbout, présidente-directrice générale, CARTV

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