Nestlé achète un puits convoité par une municipalité

Des bouteilles d'eau Nestlé
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une petite communauté en croissance du sud-ouest de l'Ontario qui voulait assurer son approvisionnement en eau potable pour les années à venir en achetant un puits s'est fait damer le pion par le géant Nestlé, qui embouteille de l'eau dans la région.
Le puits dans l'usine abandonnée de la compagnie d'eau Middlebrook dans le comté de Wellington a été vendu au géant Nestlé. L'entreprise a déjà deux puits dans la région et met en bouteille jusqu'à 3,6 millions de litres d'eau par jour.

L'ancien site de la compagnie d'eau Middlebrook que Nestlé vient d'acquérir.
Photo : Radio-Canada
Nestlé dit qu'elle n'avait « aucune idée » que l'autre offre pour le site de la compagnie d'eau Middlebrook était celle du comté de Wellington. La multinationale a laissé tomber toutes les conditions qui étaient attachées à son offre d'achat initiale en 2015 lorsqu'elle a vu qu'il y avait un autre acquéreur potentiel.

Photo : Radio-Canada
Le comté de Wellington avait aussi soumis une offre à Middlebrook pour assurer son approvisionnement en eau potable parce qu'il envisage une forte croissance de sa population, qui pourrait passer de 30 000 à 50 000 habitants d'ici 2040.

Photo : Radio-Canada
Le montant de la transaction, qui a été conclue le mois dernier, n'a pas été dévoilé. Le ministre ontarien de l'Environnement, Glen Murray, a qualifié la transaction de « privée ».
De nombreuses critiques
Les frais peu élevés imposés aux embouteilleurs par la province, soit 3,71 $ pour chaque million de litres, ont fait les manchettes le mois dernier. C'est beaucoup moins qu'au Québec, par exemple, qui facture 70 $ pour la même quantité.
La première ministre Kathleen Wynne a qualifié ces frais de dépassés et a demandé à Glen Murray de passer en revue les règles concernant l'embouteillage d'eau en Ontario.
Nous devons évaluer de près les frais que nous imposons aux embouteilleurs et revoir la quantité d'eau nous leur permettons de puiser.
La province doit aussi se pencher sur la demande de permis de Nestlé, échu depuis juillet. Pendant ce temps, la compagnie peut continuer à pomper l'eau.
Des résidents et des environnementalistes outrés par cette vente organisent une manifestation à Guelph lundi, avant la réunion du conseil municipal. Le conseiller James Gordon veut que la Ville se positionne officiellement contre le renouvellement du permis d'exploitation de Nestlé.
Avec les informations de La Presse canadienne