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Une 4e mine de diamant pour le Canada

Les premiers diamants de la mine Gahcho Kué ont été extraits le 30 juin 2016.

Les premiers diamants de la mine Gahcho Kué ont été extraits le 30 juin 2016.

Photo : ICI Radio-Canada/Geneviève Normand

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Elle n'est accessible que par avion ou, en hiver, par une route de glace. Située dans la toundra, au 63e parallèle, juste en dessous du cercle polaire arctique, une importante mine de diamant a été inaugurée mardi dans les Territoires du Nord-Ouest après plus de deux décennies d'exploration et de construction. Portrait de la nouvelle mine Gahcho Kué.

Un texte de Geneviève NormandTwitterCourriel

En langue chipewan, une langue autochtone, Gahcho Kué signifie « là où on trouve de gros lapins ». Le groupe De Beers et la minière canadienne Moutain Province Diamonds en sont les propriétaires, respectivement, à 51 % et 49 %.

De Beers prévoit que Gahcho Kué aura une capacité de production totale de 54 millions de carats. Elle doit également injecter environ 6,7 milliards de dollars dans l'économie canadienne au cours des 12 années de sa durée de vie.

Le Canada, un joueur important

Plusieurs experts affirment que la mine permettra au Canada de conserver, jusqu'à un avenir prévisible, son titre de joueur important sur la scène internationale. Le Canada se classe au troisième rang des plus grands producteurs de diamants au monde, derrière le Botswana, en Afrique, et la Russie. En 2015, 11,7 millions de carats de diamants ont été extraits des mines canadiennes, ce qui représente une valeur de 2,1 milliards de dollars.

Si l'industrie du diamant est importante pour le secteur minier canadien, elle l'est d'autant plus pour les Territoires du Nord-Ouest, qui comptent trois des quatre mines en exploitation au pays (Diavik, Ekati, Gahcho Kué). La mine Victor, quant à elle, se trouve en sol ontarien et est aussi exploitée par le chef de file mondial du secteur des diamants, le groupe De Beers.

« [Cette mine] a coûté 1 milliard de dollars à développer. Elle a le potentiel d'extraire des diamants de très haute qualité. »

— Une citation de  John Kaiser, analyste minier

Selon l'analyste minier indépendant Paul Zimnisky, basé à New York, Gahcho Kué figurera probablement parmi les 10 plus grosses mines de diamant du monde en termes de volume et de valeur des carats produits. « C'est certainement le projet le plus important des cinq dernières années sur la scène internationale », a-t-il affirmé.

Un projet finalement accepté par les Premières Nations

Le développement de cette nouvelle mine de diamant ne s'est pas fait sans opposition. Bien qu'elles semblent maintenant la voir d'un bon œil, les Premières Nations ont, dans le passé, soulevé leurs inquiétudes environnementales par rapport à cette mine.

Les craintes des Autochtones sont surtout liées à la population de caribous Bathurst, dont l'habitat se situe aux alentours des mines de diamant. Selon le gouvernement territorial, la harde est passée d'environ 350 000 animaux au milieu des années 1990 à 35 000 en 2012. « En ce moment, il y a une interdiction en place pour chasser le caribou Bathurst », a expliqué le président de l'Alliance des Métis de North Slave, Bill Enge.

La population de caribous Bathurst est en déclin dans le Nord canadien.
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La population de caribous Bathurst est en déclin dans le Nord canadien.

Photo : Getty Images / lightpix

Les Autochtones sont aussi inquiets par rapport à l'eau. Les entreprises ont dû drainer une partie du lac Kennady afin d'y construire la mine. Au cours de ce procédé, entre 2014 et 2015, plus de 18 000 poissons ont été pêchés du lac et offerts aux communautés locales.

En 2013, le projet Gahcho Kué a reçu le feu vert, sous certaines conditions, de l'Office d'examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie. Peu de temps après, six groupes autochtones ont signé avec les minières une entente sur les répercussions et les avantages.

« Nous avons une bonne relation positive avec De Beers », a affirmé Bill Enge, précisant que les Premières Nations rencontrent la minière tous les trois mois dans le cadre de consultations.

Malgré ces craintes environnementales, elles soutiennent le projet. « Je pense que les minières prennent les mesures nécessaires pour répondre à nos préoccupations sur la faune, précise Bill Enge. Il y a beaucoup de contrôle qui se fait. »

« De manière générale, nous nous portons tous mieux et nous sommes plus prospères depuis que les mines de diamant se sont installées ici. »

— Une citation de  Bill Enge, président de l'Alliance des Métis de North Slave

Bill Enge ajoute que « les mines représentent une source importante de revenus pour les Métis de North Slave, en plus d'offrir du travail ».

Coup d'oeil sur la mine Gahcho Kué 

Nouvelle mine, nouvel élan économique

La venue de cette nouvelle mine dans le Nord survient au bon moment, selon le directeur général de la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, Tom Hoefer.

« Je pense que c'est important, étant donné que nous avons perdu deux mines [dans les Territoires du Nord-Ouest] l'an dernier », a-t-il mentionné, faisant référence à la fermeture de la mine de diamant Snap Lake et de la mine Cantung, près de la frontière avec le Yukon.

Environ une centaine de travailleurs licenciés à Snap Lake ont été transférés à Gahcho Kué.

L'ouverture de cette nouvelle mine devrait donner un véritable élan à l'économie territoriale, affirme la directrice associée des perspectives économiques au Conference Board du Canada. « [Nous prévoyons] une croissance économique de plus de 15 % pour les Territoires du Nord-Ouest en 2017 par rapport à aucune croissance pour cette année et de la quand même assez faible croissance en 2015 », a expliqué Marie-Christine Bernard.

Une fois qu'elle aura atteint son plein rythme de production en 2017, Gahcho Kué comptera un total de 530 travailleurs, parmi lesquels 45 % sont des résidents du territoire et 28 % sont autochtones.

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