Les conservateurs pourfendent l'« idéologie gauchiste » de la présidente du FMI
Les éloges que s'est attirés le plan économique du gouvernement Trudeau par la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI) fait sourciller les députés conservateurs réunis en caucus à Halifax. Le Parti conservateur persiste et signe : le plan Trudeau nuira au Canada.
L'économie, c'est la grande priorité du caucus conservateur. Dès le début de la rencontre, la chef intérimaire Rona Ambrose a attaqué la gestion des finances publiques par le gouvernement Trudeau.
Elle l'a répété dans son point de presse soulignant la fin du séjour des députés et sénateurs conservateurs à Halifax.
On constate que le plan libéral ne fonctionne pas et les perspectives économiques sont de plus en plus sombres.
Pourtant, cette vision économique qu'entendent bien attaquer les conservateurs à la Chambre des communes a été vantée cette semaine par la directrice du FMI. Pour Christine Lagarde, le choix qu'a fait Ottawa d'investir pour stimuler l'économie devrait inspirer d'autres pays.
En entrevue à l'émission Les coulisses du pouvoir, elle a ajouté qu'investir dans les infrastructures et les transports sera également bénéfique pour le Canada.
Ça va engager les investisseurs privés à se dire que le Canada est un lieu d'investissement intéressant. On y circule bien, on s'y transporte bien.
Le FMI, une organisation de gauche?
À Halifax, les conservateurs minimisent la portée des propos tenus par Christine Lagarde.
Lorsqu'ils étaient au pouvoir, les conservateurs avaient eu aussi eu droit à des bons mots de l'organisation internationale pour leur gestion économique à la suite de la crise de 2008. La députée Lisa Raitt croit donc que cette sortie de la dirigeante du FMI n'est qu'une manière d'être « courtois » à l'endroit du gouvernement en place à Ottawa.
Son collègue Tony Clement, qui est candidat à la direction du Parti conservateur, ne mâche pas ses mots, y allant d'une association que l'on entend rarement.
Selon lui, les idées évoquées par la directrice du FMI sont des projets de gauche. Peu importe la personne qui avance ces idées, dit-il, il la critiquera. « Si elle [Christine Lagrade] partage des idées de gauche, elle a tort », poursuit-il.
Si tu mets de l'avant des théories fondées sur une idéologie gauchiste qui se traduit par plus de taxes et plus de dépenses, ça ne créera pas d'emplois. Et je défendrai toujours cela.
Le blogue de Gérald Fillion : Stimuler l'économie, est-ce une « idéologie de gauche »?
Moins incisif, Maxime Bernier a tout de même pris ses distances avec la directrice générale du FMI.
« C'est une keynésienne [qui prône l'implication du gouvernement pour dynamiser l'économie]. Elle croit que les dépenses vont créer plus de richesses, mais c'est plutôt l'épargne et l'investissement qui vont créer la richesse », a plaidé le député de Beauce.
Le FMI a une position, et c'est une position que je ne partage pas – inciter les pays à dépenser de l'argent.
Pour sa part, le député Gérard Deltell précise que son parti n'est pas contre les investissements en infrastructures, mais qu'il s'oppose à des déficits majeurs. Il rappelle que le Parti libéral s'était fait élire en promettant un déficit de l'ordre de 10 milliards de dollars. Le déficit contenu dans le dernier budget était de 30 milliards de dollars.
Moi, je suis davantage de l'école de Paul Martin qui a dit, il n'y a pas si longtemps, que c'est dans une période de croissance économique qu'il faut éviter les déficits, quand on a les moyens de le faire.
À l'issue du caucus conservateur, une chose semble claire : peu importe ce qu'en pensent Christine Lagarde et le FMI, les dépenses du gouvernement Trudeau vont demeurer la cible principale des attaques des conservateurs dès la rentrée parlementaire, la semaine prochaine.