Le défi des aménagements cyclistes à Montréal

Les cyclistes sont de plus en plus nombreux à Montréal.
Photo : Radio-Canada/Pasquale Harrison-Julien
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il n'y a pas que la circulation automobile qui s'intensifie avec le retour à l'école et au travail. Les cyclistes sont aussi plus présents que jamais. État des lieux du cyclisme montréalais.
Selon l'enquête Origines-Destination, 2,5 % de tous les déplacements se faisaient à vélo en 2013 à Montréal. Et tout indique que ce chiffre est en constante progression.
La congestion sur les pistes cyclables est quotidienne et visible.
Selon des chiffres préliminaires fournis par Vélo Québec, c'est un nouveau segment, inauguré il y a moins de deux ans, qui est le plus fréquenté : la piste cyclable Saint-Laurent, située entre les rues Bernard et de Bellechasse, un passage qui relie le Mile End à Rosemont.
Pourtant, le populaire aménagement fait l'objet de plusieurs critiques. Notamment en raison d'une signalisation qui sème la confusion et qui rend plus difficile la cohabitation entre les cyclistes, les automobilistes et les piétons.
En ce moment à Montréal, on fait beaucoup d'efforts dans la planification. Et ce sont souvent des interventions très lourdes. Et après c'est très coûteux à ajuster.
Juan Torres, urbaniste et professeur à la faculté d'urbanisme de l'Université de Montréal, plaide justement pour le droit à l'erreur et à l'ajustement, dans un contexte où Montréal se transforme avec l'augmentation des cyclistes.
« Même si l'aménagement a des défauts, c'est le chemin de la production normale. Il n'y a pas une recette miracle. On est tous en train d'apprendre ».
Les grandes artères oubliées
Boulevard Saint-Laurent, avenue Papineau, avenue du Parc : de grandes artères où les commerces sont nombreux et que les cyclistes empruntent quotidiennement. Pourtant, comme sur plusieurs axes routiers majeurs à Montréal, aucun espace ne leur est réservé, souvent par souci de fluidité.
Or, à la Direction de la santé publique, on martèle le même message depuis des années : il faut aménager des espaces vélo sur les grandes artères, malgré la forte circulation routière, car c'est là que le plus grand nombre d'accidents graves et mortels se produisent.
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À titre d'exemple, depuis 10 ans, en moyenne 50 cyclistes et piétons montréalais sont blessés chaque année dans un accident avec un poids lourd. Ces événements se produisent presque toujours sur une artère principale.
Lorsqu'il y a un décès, un coroner fait enquête. Et les conclusions sont claires : il faut faire de la place pour les cyclistes. Et pas juste dans notre tête, mais sur les routes et sur les grandes artères
Le maire de Montréal admet que des ajustements doivent être faits pour répondre à la croissance du nombre de cyclistes dans la métropole.
« Ce qu'il faut faire, c'est actualiser notre plan de transport. Je vais annoncer un plan en neuf actions, qui va comprendre trois axes. Il a aussi une nouvelle gouvernance qui va permettre à la métropole d'avoir du [pouvoir] sur le plan réglementaire », affirme Denis Coderre.