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Une sécurité extrême pour le Sommet du G20 en Chine

La Chine a déployé des centaines de policiers pour assurer la sécurité des dirigeants au G20 à Hangzhou.

La Chine a déployé des centaines de policiers pour assurer la sécurité des dirigeants au G20 à Hangzhou.

Photo : Aly Song / Reuters

Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Pour la première fois de l'histoire, le Sommet du G20 se tient en territoire chinois. Un événement d'importance pour le président Xi Jinping, qui tient à ce que tout se déroule sans anicroche. Le pays a d'ailleurs pris les grands moyens pour assurer la sécurité des chefs d'État au cours des prochains jours.

Un texte d'Yvan CôtéTwitterCourriel correspondant en Chine

Un nombre incalculable de policiers a été déployé aux quatre coins de Hangzhou, et plusieurs entreprises ont fermé leurs portes.

La scène est presque apocalyptique lorsqu'on arrive à Hangzhou. Les rues, les trottoirs, les autoroutes, tout est vide. Au cours des dernières semaines, le gouvernement communiste a fortement invité les 9 millions d'habitants de la ville à partir en vacances en prévision du Sommet. Et c'est ce que près de la moitié d'entre eux ont fait.

Une des nombreuses rues de Hangzhou qui sont désertes alors que se déroule le sommet du G20. Près de la moitié des 9 millions d'habitants de cette ville ont quitté leur domicile.
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Une des nombreuses rues de Hangzhou qui sont désertes alors que se déroule le sommet du G20. Près de la moitié des 9 millions d'habitants de cette ville ont quitté leur domicile.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté

Un scénario impossible à imaginer dans n'importe quel autre pays de la planète. Pékin a aussi décrété la fermeture obligatoire des écoles, des collèges et des universités. Le parti communiste a même été jusqu'à expulser les étudiants qui habitent en résidence par mesure de sécurité.

« Je n'ai pas d'opinion sur la situation », nous dit une hôtelière croisée par hasard entre deux édifices. « Le patron m'a demandé de fermer l'hôtel. L'hôtel est fermé. »

Plusieurs commerces de Hangzhou ont dû fermer leurs portes un mois avant que débute le sommet du G20. Le gouvernement communiste n'a jamais dévoilé le montant des pertes subies par les propriétaires.
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Plusieurs commerces de Hangzhou ont dû fermer leurs portes un mois avant que débute le sommet du G20. Le gouvernement communiste n'a jamais dévoilé le montant des pertes subies par les propriétaires.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté

Le « G20 bleu »

La sécurité entourant le Sommet du G20 a toujours été imposante, mais cette fois-ci, elle atteint des sommets inégalés. En plus des écoles, le gouvernement a aussi donné des congés forcés aux employés de la fonction publique, il a demandé aux restaurants et aux commerçants de fermer leurs portes et a suspendu la production dans les usines polluantes dans un rayon de 300 kilomètres pour ramener le ciel bleu lors du Sommet.

Ce n'est pas la première fois que Pékin agit de la sorte pour éliminer temporairement la pollution. Durant le Sommet de l'APEC, il avait aussi fermé des centaines d'usines autour de la capitale, ce qui avait chassé le nuage toxique pour une courte période de temps. Les Pékinois avaient alors nommé le phénomène « l'APEC bleu ». Cette fois-ci, les résidents de Hangzhou ont opté pour le « G20 bleu » pour décrire le rare ciel dégagé au-dessus de leur tête.

Impossible de se plaindre

Des sceaux ont été placés sur chacun des commerces fermés à Hangzhou pour s'assurer que les propriétaires ne transgressent pas les règles établies par le gouvernement.
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Des sceaux ont été placés sur chacun des commerces fermés à Hangzhou pour s'assurer que les propriétaires ne transgressent pas les règles établies par le gouvernement.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté

Toutes ces décisions du gouvernement communiste montrent à quel point le pouvoir du parti est sans limites. Les fermetures d'usines et de commerces ont débuté il y a un mois sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit. Pékin a aussi déplacé des milliers de travailleurs migrants pour s'assurer de montrer la ville sous son meilleur jour.

« C'est trop, nous a dit une femme rencontrée dans un quartier pauvre de la ville. Mais qu'est-ce qu'on peut faire? »

En effet, que faire lorsque le moindre faux pas peut entraîner des problèmes? Nous en avons fait l'expérience.

Les autorités surveillent de très près les journalistes.
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Les autorités surveillent de très près les journalistes.

Photo : Radio-Canada/Yvan Côté

Moins de cinq minutes après notre arrivée dans le quartier Qibao, une première membre du parti communiste nous interpelle et nous demande nos papiers. Puis d'autres de ses collègues arrivent. Puis encore d'autres!

« Ai-je fait quelque chose de répréhensible? », leur ai-je demandé. « Non », m'ont-ils dit. « On veut seulement vous aider. On aimerait aussi que vous nous disiez tout ce que les gens vous ont raconté. »

La Chine a beau vouloir s'ouvrir sur le monde en tenant le Sommet du G20, elle ne veut pas pour autant que le reste de la planète s'ouvre sur sa réalité.

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