Donald Trump reconnaît que sa campagne doit affronter des défis

Donald Trump lors d'un discours en Floride
Photo : Eric Thayer / Reuters
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le candidat républicain Donald Trump a fait preuve d'une rare humilité, jeudi, reconnaissant que sa campagne à la présidence faisait face à des défis qu'il pourrait éventuellement ne pas surmonter.
La concession la plus explicite du milliardaire devenu politicien est venue lorsqu'il s'est adressé à des prêtres évangélistes et qu'il a admis qu'il avait un « problème énorme en Utah ».
M. Trump avait avoué plus tôt que son manque de rectitude politique pourrait lui coûter l'élection si les Américains rejetaient cette approche peu orthodoxe.
Après avoir défait 16 candidats dans la course aux primaires, le candidat républicain rencontre plus d'obstacles durant son passage dans la campagne présidentielle. L'avance dans les sondages de la démocrate Hillary Clinton s'est accrue dans les derniers jours et plusieurs républicains notoires ont annoncé qu'ils ne voteraient pas pour le candidat de leur propre parti.
En Utah, où les républicains ont généralement beaucoup de succès, les défis de Donald Trump sont particulièrement importants. La population largement mormone a exprimé son scepticisme face à M. Trump, même si le gouverneur de l'État l'a officiellement appuyé.
Même dans des États traditionnellement républicains comme la Georgie et l'Arizona, les républicains s'inquiètent d'une percée du Parti démocrate.
Des dizaines de républicains ont d'ailleurs écrit au président du Comité national républicain pour lui demander d'arrêter d'aider Donald Trump pour se concentrer à assurer la réélection des sénateurs et des représentants.
Donald Trump, qui affiche généralement une confiance débordante, semblait plus réservé jeudi.
Questionné à savoir ce qu'il allait faire pour renverser la tendance en faveur d'Hillary Clinton, il a simplement répondu qu'il continuerait sur la même lancée.
« Au final, ce sera soit du travail, ou je vais avoir de très, très longues vacances », a-t-il dit en entrevue avec le réseau CNBC.
Trump persiste et signe sur Obama
Le candidat républicain était sur la défensive, jeudi, alors qu'il s'entêtait à faussement accuser le président Barack Obama d'avoir fondé le groupe armé État islamique (EI).
Lors d'un rassemblement en Floride, mercredi, Donald Trump avait allégué à maintes reprises que le président des États-Unis était en fait le fondateur de l'EI qui met le Moyen-Orient à feu et à sang, tout en faisant des ravages jusque dans des villes européennes.
Jeudi, le candidat républicain a rejeté la modération de ses propos par l'animateur de radio Hugh Hewitt, précisant qu'il croyait vraiment que M. Obama était le fondateur de l'EI.
Il a finalement corrigé l'essence de ses propos, précisant que si M. Obama « avait agi comme il faut, il n'y aurait pas l'EI » – pour ensuite réitérer qu'il en est bel et bien le fondateur.
Plus tard jeudi, Donald Trump a avancé que l'EI décernerait à son adversaire démocrate, Hillary Clinton, « le prix de la joueuse la plus utile ».
L'équipe de campagne de Mme Clinton avance pour sa part que Donald Trump ne présente aucun véritable plan d'antiterrorisme et qu'avec de telles accusations il se fait l'écho du discours du président russe, Vladimir Poutine.
Les républicains croient que le retrait des troupes américaines d'Irak, en 2011, a permis à la branche irakienne d'Al-Qaïda de se transformer en l'EI.