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Les représentants autochtones ravis de l'enquête

Bridget Tolley pleure après l'annonce sur l'Enquête nationale sur les femmes autochtones. Elle tient une photo de sa mère tuée en 2001.

Bridget Tolley pleure après l'annonce sur l'Enquête nationale sur les femmes autochtones. Elle tient une photo de sa mère tuée en 2001.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang/PC

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Ils en parlent depuis plus de 16 ans, font des recherches depuis 11 ans et ont multiplié les requêtes d'aide auprès du gouvernement fédéral. Les Autochtones auront enfin droit à une enquête nationale sur les femmes autochtones tuées ou disparues et ils s'en réjouissent. 

Un texte de Philippe Lépine Twitter Courriel

« Cette annonce est le résultat direct du militantisme acharné de femmes incroyablement résilientes sur plusieurs années. Je salue nos soeurs pour leur travail et je me joins à elles alors que nous entreprenons un voyage qui sera certainement difficile, mais nécessaire », a déclaré la présidente du Conseil des femmes de l'Assemblée des Premières Nations, Denise Stonefish, par voie de communiqué.

Relations entre les forces de l'ordre et les Premières Nations, la violence faite aux femmes, les pratiques des institutions gouvernementales seront examinées et revues au cours du processus qui pourrait durer plus de deux ans.

Ils espèrent ainsi mettre fin aux préjugés, à la discrimination, et au mystère qui plane sur les disparitions et les meurtres de femmes.

« Une des premières choses [que permettra la commission], c'est d'améliorer les relations entre la police [et les communautés] des deux côtés. Il faut enlever de nous cette méfiance, mais il faut aussi que les policiers appliquent l'éthique professionnelle. »

— Une citation de  Viviane Michel, Femmes autochtones du Québec

« Je suis heureuse [...] de savoir que les âmes, les esprits de nos sœurs disparues ou assassinées, qui attendent peut-être encore justice puissent enfin la recevoir. Et j'ai une grande émotion pour les familles qui ont attendu tellement longtemps, surtout sous le gouvernement Harper, d'obtenir cette commission d'enquête », a affirmé l'auteure et militante autochtone Natasha Kanapé Fontaine.

Des femmes autochtones essuient leurs larmes.
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Des femmes autochtones essuient leurs larmes.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Des points à clarifier

Mais les attentes sont élevées et certains expriment déjà des réserves. Comme la commission d'enquête ne rendra à terme que des recommandations non contraignantes, les associations autochtones espèrent qu'Ottawa voudra bien appliquer des mesures significatives par la suite.

Enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées

« Il y a des aspects importants qui mériteront d'être approfondis, notamment sur le mandat de la commission et surtout sur ses limites », a affirmé Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.

De son côté la présidente de l'Association des Femmes autochtones du Canada, Dawn Lavell-Harvard, s'est dite préoccupée que les familles éprouvées par des disparitions ou des meurtres de leurs proches n'aient pas accès au système pénal.

« [Les familles] ne veulent pas des services aux victimes, mais la justice. »

— Une citation de  Dawn Lavell-Harvard, présidente de l'Association des femmes autochtones du Canada

Elle indique d'ailleurs que son association se penchera sur la partie du budget de 53,8 millions qui leur sera alloué pour qu'ils puissent « obtenir des réponses à ce qu'ils cherchent » devant les tribunaux.

Les représentants des Premières Nations espèrent également qu'une aide psychologique sera prévue pour vaincre les traumatismes « qui n'ont pas de limite de temps » vécus par les victimes et leurs proches.

« On ne doit pas retraumatiser ces familles dans le processus de la commission », affirme Dawn Lavell-Harvard.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a insisté pour que des changements de politiques, de lois et de programmes aient lieu avant la fin de l'enquête. « Il ne faut pas attendre deux ans », a-t-il affirmé.

Québec mettra la main à la pâte

Le ministre québécois des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, a annoncé qu'il collaborera à l'enquête « par tous les moyens mis à [sa] disposition » et espère améliorer les conditions de vie des femmes autochtones.

M. Kelley désire d'ailleurs que tous les corps policiers, dont la Sûreté du Québec, soient impliqués dans la commission afin d'éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent.

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