Gaspésia, une histoire qui tire à sa fin

À Chandler, les citoyens peuvent enfin tourner la page sur la saga de la Gaspésia. Les travaux de décontamination et de réhabilitation du site de l'ex-papetière sont complétés... après deux ans de retard. Mais pour les ex-travailleurs, tourner la page ne veut pas dire oublier ce passé qui a fait la fierté de la Gaspésie. Le reportage de Martin Toulgoat.
Après deux ans de retard, les travaux de décontamination et de réhabilitation du site de l'usine Gaspésia sont finalement menés à terme. Bientôt, la saga de la papetière et de son démantèlement, qui a coûté 17 millions de dollars, ne sera plus qu'une histoire du passé.
Pour le président de la Société de développement économique et industriel de Chandler, Jean-Raymond Lepage, c'est mission accomplie.
Il attend seulement les résultats d'un rapport environnemental, qui devrait être produit d'ici deux ans, pour dire que le dossier est clos.
« Ça approche quatre ans qu'on est sur ce dossier-là. On a bien hâte de le compléter. »
Le président a cependant confiance que l'entrepreneur termine le chantier selon l'entente. Il était important, pour lui, de remettre les lieux en état pour les générations futures. L'ensemencement du site est d'ailleurs lui aussi terminé.
« Pour avoir des terrains de jeu, pour avoir des installations pour les jeunes, des parcs de sable, des choses comme ça, ça prenait une décontamination de niveau A. »
Se remémorer Gaspésia
À Chandler, pour des ex-travailleurs comme Serge Soucy, il sera difficile d'oublier ce passé industriel qui a fait la fierté de la Gaspésie. À son âge d'or, l'usine employait plus de 750 personnes.
« On était devenus des professionnels du papier, on a relevé tous les défis qui nous avaient été lancés », raconte-t-il
Le travailleur a aussi vécu la difficile fermeture de la Gaspésia en octobre 1999, causée par la baisse du prix du papier journal.
La relance n'aura été que de courte durée et les espoirs se sont finalement éteints en janvier 2004.
Le projet de relance était devenu impossible après des dépassements de coûts de plus de 265 millions de dollars.
« J'ai toujours un pincement au coeur... Je vais toujours demeurer un travailleur de la Gaspésia au plus profond de mon coeur. »
Mais pour les plus jeunes, comme Olivier Lafontaine, c'est l'occasion de ne plus vivre dans le passé. « D'avoir des ruines dans une ville, ça n'aidera jamais personne. »
« Je pense que peu importe l'histoire qui s'est faite ici à Chandler, il faut être capable de voir de l'avant, être capable de voir dans le futur. »
D'après les informations de Martin Toulgoat et Bruno Lelièvre