Une « Minute du patrimoine » explore l'histoire des pensionnats autochtones

Une nouvelle capsule d'Historica Canada explore l’histoire des pensionnats autochtones.
Photo : (Historica Canada)
Une nouvelle Minute du patrimoine explore la sombre histoire des pensionnats autochtones et leurs effets sur la culture des Premières Nations. Le lancement de cette capsule se fait à l'occasion de la 20e Journée nationale des Autochtones.
La vidéo suit l'histoire de Chanie Wenjack, qui a fréquenté le pensionnat Cecilia Jeffrey, à Kenora, en Ontario, dans les années 60. Il s'est enfui du pensionnat lorsqu'il avait 12 ans et son corps gelé a été retrouvé une semaine plus tard près d'un chemin de fer.
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« C'est un sujet que nous devons aborder, explique Joseph Boyden, qui a écrit le scénario de la capsule. Nous nous devons de réaliser en tant que Canadiens que notre histoire n'est pas toujours belle. Chanie Wenjack est un puissant symbole pour tous ces jeunes qui ont tenté de se sauver, simplement pour rentrer à la maison, et qui n'ont pas survécu », conclut-il.
Encore d'actualité
Cette capsule brise la tradition d'avoir un acteur à titre de narrateur. C'est plutôt Pearl Achneepineskum, la soeur de Chanie Wenjack et elle-même survivante des pensionnats autochtones, qui fait la narration.
« Nous avons inclus une personne de la vraie vie pour bien montrer que ces événements sont récents », explique le président-directeur général d'Historica Canada, Anthony Wilson-Smith.
« Mon frère ne tenait pas la vie pour acquise lorsqu'il est mort, souligne Pearl Achneepineskum. Son bonheur se trouvait à la maison, il savait où il devait aller. J'espère que les gens qui vont voir cette vidéo vont réaliser qu'ils sont chanceux de pouvoir faire ce qu'ils veulent sans être arrêtés en raison de ce qu'ils sont. »
Pas facile à regarder
Cette vidéo a rappelé des cauchemars à Doris Young, elle aussi survivante des pensionnats autochtones.
« Ça me remémore des souvenirs d'avoir eu à regarder un enfant se faire battre à mort. Ça me rappelle toutes ces horreurs. J'espère que je ne ferai pas de cauchemars ce soir », dit-elle.
Même si elle croit que cette vidéo pourrait aider les Canadiens à comprendre ce que les survivants de pensionnats ont dû endurer, Doris Young ne croit toutefois pas que la Journée nationale des Autochtones soit l'occasion d'en parler.
« Ce petit garçon près d'un chemin de fer, ce n'est pas un élément de notre culture. Cette vidéo est à propos de ce qu'il lui est arrivé en raison de décisions politiques et légales qui ont été prises pour lui, pour sa famille et pour sa communauté, conclut-elle.